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C’est "Parasite" du Coréen Bong Joon-ho qui a remporté la Palme d’or 2019. Adapté d’un roman du Japonais Hitochi Iwaaki, le film met en scène deux familles, l’une misérable et l’autre richissime, dans une lutte à mort. Atlantique de la Franco-Sénégalaise Mati Diop a quant à lui été couronné du Grand Prix. Le Prix du jury est allé aux Misérables de Ladj Ly et à Bacurau de Kleper Mendonça Filho et Juliano Dornelles, celui de la mise en scène a été décerné à Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le Jeune Ahmed et celui du scénario à Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu. Une Mention spéciale du jury a récompensé Elia Suleiman pour It Must Be Heaven. Les Prix d’interprétation masculine et féminine ont distingué Antonio Banderas et Emily Beecham, pour leurs compositions respectives dans Dolor y gloria de Pedro Almodovar et Little Joe de Jessica Hausner.

La 72e édition du Festival de Cannes s’est ouverte par la projection de The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch qui était en lice pour la Palme d’or. Lors de la soirée du palmarès le 25 mai, le film de clôture, qui s’appelle désormais la Dernière Séance, a vu la projection de Hors Normes d’Olivier Nakache et Eric Toledano avec Vincent Cassel et Reda Kateb.

Pour cette édition, Thierry Frémaux, délégué général du Festival, a parlé d’une sélection "romantique et politique" avec une cinquantaine de films, dont vingt et un en compétition. Cannes 2019 s’est distingué avec quinze réalisatrices en Sélection officielle, dont quatre en compétition, les Françaises Justine Triet (Sibyl) et Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu), la Franco-Sénégalaise Mati Diop (Atlantique) et l’Autrichienne Jessica Hausner (Little Joe). Mais l’effort en matière de parité dans les différentes sélections reste bien modeste, malgré les promesses du délégué général du Festival qui déclarait, l’an dernier : "Nous devons interroger nos propres pratiques, nos habitudes et notre histoire : une seule femme Palme d’or [Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano] et 82 réalisatrices seulement en sélection. C’est le reflet d’une situation statistique qui dure depuis Alice Guy, première femme réalisatrice."

Parmi les cinéastes en compétition, on retrouvait Pedro Almodovar (Dolor y gloria [Douleur et gloire]), Quentin Tarantino (Once Upon a Time... in Hollywood), Ken Loach (Sorry We Miss You [Désolé tu nous a manqué]), Terrence Malick (A Hidden Life [Une vie cachée]), les frères Dardenne (Le Jeune Ahmed), Marco Bellocchio (Il Traditore [Le Traitre]), Abdellatif Kechiche (Mektoub, My Love : Intermezzo) et Elia Suleiman (It Must Be Heaven |Ce doit être le paradis]) de retour après une longue absence. Sous la forme d’un conte burlesque, le cinéaste palestinien explore "l’identité, la nationalité et l’appartenance et pose une question fondamentale : où peut-on se sentir "chez soi" ?

L’Afrique était représentée en compétition avec Atlantique de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, une histoire de femmes, autour de l’odyssée de deux Dakarois qui embarquent sur l’océan. Mati Diop est la fille du musicien Wasis Diop et la nièce du cinéaste Djibril Diop Mambety.

Le jury était présidé par le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu. Ce dernier était à Cannes en 2000, avec la projection de son premier long-métrage, Amores perros (Amours chiennes), à la Semaine de la critique. Alejandro Gonzalez Iñarritu a depuis réalisé cinq films dont deux, Babel (2006) et Biutiful (2010), ont concouru pour la Palme d’or. Babel y a été récompensé du Prix de la mise en scène.
Alejandro Gonzalez Iñarritu était entouré de l’actrice américaine Elle Fanning, de l’actrice et réalisatrice burkinabée Maimouna N’Diaye, des cinéastes américaine Kelly Reichardt, italienne Alice Rohrwacher, français Robin Campillo, grec Yorgos Lanthimos et polonais Paweł Pawlikowski, et enfin de l’auteur de bandes-dessinées et cinéaste français Enki Bilal.

Le bras de fer s’est poursuivi avec les plates-formes de streaming qui n’avaient pas de films en compétition à Cannes, mais étaient présentes avec Wounds, le film d’horreur de Babak Anvari, distribué par Netflix et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, ainsi que deux épisodes de la série Too Old to Die Young de Nicolas Winding Refn, pour Amazon Prime, présentés hors compétition.

Dans la sélection Un certain regard qui fêtait ses 40 ans et dont le jury était présidé cette année par la cinéaste libanaise Nadine Labaki, on notait la présence des Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobé Mévellec, un film d’animation en 2D adapté du roman de Yasmina Khadra (en salles le 4 septembre), et de Papicha, le premier long métrage de fiction de Mounia Meddour, où il est question des efforts de Nedjma, une jeune étudiante passionnée de stylisme, pour résister au climat social conservateur et aux injonctions mortifères des islamistes durant la tragique décennie 1990 en Algérie. Mounia Meddour est la fille du cinéaste Azzeddine Meddour.
Il fallait aussi compter avec Adam, le premier long métrage de la Marocaine Maryam Touzani, qui est l’histoire d’une rencontre entre une mère célibataire, enceinte, qui arrive de la campagne à Casablanca pour faire adopter son enfant et, celle qui l’accueille, une jeune veuve qui se bat pour vivre avec sa petite fille de 8 ans.

Après Weldi de Mohamed Ben Attia en 2018, le cinéma tunisien figurait dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs avec Tlamess, le nouveau film de Ala Eddine Slim.

Au programme de la Semaine de la critique, traditionnellement dédiée aux premiers et aux deuxièmes films, nous retenions la sélection, en compétition, des longs métrages Abou Leila d’Amin Sidi-Boumédiène (140’, Alg/Fr/Qat) et Le Miracle du Saint Inconnu d’Alaa Eddine Aljem (Mar/Fr/Qat/All/Liban). Premier long-métrage d’Amin Sidi-Boumédiène, que le réalisateur présente comme un film "sombre" et "métaphorique" pour "parler du terrorisme en Algérie dans les années 1990", Abou Leila met en scène deux policiers dans le désert algérien, dont "on ne sait pas trop s’ils suivent ou s’ils fuient le terrorisme ou s’ils cherchent un terroriste", ajoute Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la critique.
Dans la catégorie courts métrages en compétition, nous signalions la présence de Fakh the Trap de Nada Riyadh (20’, Égy/All). Tu mérites un amour de Hafsia Herzi (102’, Fr), un film écrit, réalisé, produit et financé par les soins de la comédienne franco-tunisienne, a été projeté, en séance spéciale, dans le cadre de la Semaine de la critique.

La Caméra d’or récompense le réalisateur d’un premier long métrage, toutes sélections confondues. Son jury était présidé, cette année, par le réalisateur franco-cambodgien Rithy Panh.

L’ACID enfin, pour Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, dernière-née des sélections parallèles du Festival, a sélectionné Kongo, un premier long métrage documentaire des Français Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav qui s’attache à un guérisseur qui propose ses services aux victimes de mauvais sort, avant d’être accusé de pratiquer la magie noire.

Au programme de Cannes Classics, section dédiée aux œuvres restaurées, figuraient Easy Rider de Dennis Hopper (États-Unis, 1969) pour les 50 ans du film, en présence de Peter Fonda, Shining de Stanley Kubrick (Royaume-Uni/États-Unis, 1980), présenté par Alfonso Cuarón en Séance de minuit, et Luis Buñuel à l’honneur en trois films : Los Olvidados (Mexique, 1950), Nazarín (Mexique, 1958) et L’Âge d’or (France, 1930).
Outre un hommage à Lina Wertmüller, première réalisatrice nommée aux Oscars en 1977 pour Pasqualino Settebellezze (Italie, 1975), on a évoqué Milos Forman, mort il y a un an, avec la projection de son 2e long métrage Lásky jedné plavovlásky (Les Amours d’une blonde) (1965) ainsi que d’un documentaire Forman vs. Forman d’Helena Trestikova and Jakub Hejna (Rép. tchèque/Fr, 2019).
On pouvait enfin y (re)voir Caméra d’Afrique (20 ans de cinéma africain) de Férid Boughedir (Tunisie/France, 1983), en présence du réalisateur. Fruit d’un tournage qui s’est échelonné sur dix ans, Caméra d’Afrique "raconte les 20 premières années de ces nouveaux « Cinémas d’auteur » nés en Afrique subsaharienne, et témoignant d’une soif de montrer et d’exprimer inédite, non apaisée à ce jour.

Au rayon célébrités présentes sur la Croisette, entre Brad Pitt et Leonardo Di Caprio (Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino), Julianne Moore (Gloria Bell de Sebastian Lelio), Isabelle Huppert (Frankie d’Ira Sachs), Penelope Cruz (Dolor y gloria de Pedro Almodóvar), Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Danny Glover, Iggy Pop, Tom Waits et Selena Gomez (The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch) ou encore Elton John (Rocketman de Dexter Fletcher), l’un des clous de cette édition tenait à la venue de Diego Maradona, à la faveur d’un biopic signé Asif Kapadia qui revient sur les années napolitaines de ce footballeur de légende. Celui-ci avait déjà fait sensation à Cannes en 2006, pour accompagner la sortie d’Un gamin en or de Jean-Christophe Rosé. Le génie argentin du ballon rond continue de fasciner le cinéma et la télévision, comme en témoignent deux autres longs-métrages Maradona, la main de Dieu de Marco Risi (2007) et Maradona d’Emir Kusturica (2008), sans compter Sueño Bendito (Rêve béni), une série biographique d’Amazon en cours de production.

L’affiche de cette édition, qui rendait hommage à Agnès Varda (1928-2019), s’inspire d’une photographie prise sur le tournage de La Pointe courte, le premier film de la cinéaste, réalisé en 1955.



 14 - 25 mai 2019, 72e Festival international du film de Cannes


Le Palmarès 2019

 Palme d’or : Parasite du Sud Coréen Bong Joon-ho
 Grand Prix : Atlantique de la Franco-Sénégalaise Mati Diop
 Prix du jury (ex-æquo) : Les Misérables du Français Ladj Ly et Bacurau des Brésiliens Kleper Mendonça Filho et Juliano Dornelles
 Prix de la mise en scène : les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Le Jeune Ahmed
 Prix d’interprétation féminine : l’Anglo-Américaine Emily Beecham, dans Little Joe de Jessica Hausner
 Prix d’interprétation masculine : Antonio Banderas dans Dolor y gloria de l’Espagnol Pedro Almodovar
 Prix du scénario : la Française Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
 Mention spéciale du Jury : le Palestinien Elia Suleiman, pour It Must Be Heaven
 Caméra d’or pour un premier long-métrage : Nuestras madres (Our Mothers) du Guatémaltèque César Diaz (présenté à la Semaine de la critique)
 Palme d’or du court métrage : au Grec Vasilis Kekatos pour La distance entre le ciel et nous
 Mention spéciale du court-métrage : Monstre Dieu (Monstruo Dios), de l’Argentine Agustina San Martin

Un certain regard

 Prix Un certain regard : La Vie invisible d’Euridice Gusmão (A Vida Invisivel de Euridice Gusmão) du Brésilien Karim Aïnouz
 Prix du jury : Viendra le feu (O que arde) du Franco-Espagnol Oliver Laxe
 Prix d’interprétation : la Française Chiara Mastroianni pour Chambre 212 de Christophe Honoré
 Prix de la mise en scène : le Russe Kantemir Balagov pour Une grande fille (Beanpole)
 Prix spécial du jury : Liberté du Catalan Albert Serra
 Coup de cœur du jury (ex-æquo) : La Femme de mon frère de la Québécoise Monia Chokri et The Climb, de l’Américain Michael Angelo Covino
 Mention spéciale du jury : Jeanne, du Français Bruno Dumont

Cinéfondation

 Premier prix : Mano a mano par Louise Courvoisier, CinéFabrique, France
 Deuxième prix : Hieu par Richard Van, CalArts, Etats-Unis
 Troisième prix (ex-æquo) : Ambience par Wisam Al Jafari, Dar al-Kalima University College of Arts and Culture, Palestine et Duszyczka par Barbara Rupik, PWSFTviT, Pologne



La Sélection officielle




Longs métrages en compétition (21 films)

 The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch (film d’ouverture)
 Dolor y gloria (Douleur et gloire) de Pedro Almodóvar
 Il Traditore (Le Traître) de Marco Bellocchio
 Gisaengchung (Parasite) de Bong Joon-ho
 Le Jeune Ahmed (Young Ahmed) de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
 Roubaix, une lumière (Oh Mercy !) d’Arnaud Desplechin
 Nan Fang Che zhan de ju hui (The Wild Goose Lake) de Diao Yinan
 Atlantique de Mati Diop
 Matthias et Maxime de Xavier Dolan
 Little Joe de Jessica Hausner
 Mektoub, My Love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche
 Sorry we missed you de Ken Loach
 Les Misérables de Ladj Ly
 A Hidden Life (Une vie cachée) de Terrence Malick
 Bacurau de Kleper Mendonça Filho et Juliano Dornelles
 La Gomera (The Whistlers) de Corneliu Porumboiu
 Frankie d’Ira Sachs
 Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
 It Must be Heaven d’Elia Suleiman
 Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino
 Sibyl de Justine Triet

Dernière Séance (Hors compétition)

 Hors normes d’Eric Toledano et Olivier Nakache

Hors compétition

 La Belle Époque de Nicolas Bedos
 Rocketman de Dexter Fletcher
 Diego Maradona d’Asif Kapadia
 Les plus belles années d’une vie (The Best Years of a Life) de Claude Lelouch
 Too Old to Die Young de Nicolas Winding Refn

Séances de minuit

 The Gangster, the Cop, the Devil de Lee Won-Tae
 Lux æterna de Gaspar Noé

Séances spéciales

 For Sama (Pour Sama) de Waad Al Kateab et Edward Watts
 Share de Pippa Bianco
 Chicuarotes de Gael García Bernal
 Être vivant et le savoir d’Alain Cavalier
 La Glace en feu de Leila Conners
 Tommaso d’Abel Ferrara
 La Cordillère des songes de Patricio Guzmàn
 Family Romance, LLC. de Werner Herzog
 5B de Dan Krauss
 Que sea ley de Juan Solanas

Un certain regard (16 films)

 Vida invisivel (Invisible Life) de Karim Aïnouz
 Evge de Nariman Aliev
 Beanpole (Dylda) de Kantemir Balagov
 Les Hirondelles de Kaboul (The Swallows of Kabul) de Zabou Breitman et Eléa Gobé Mévellec
 La Femme de mon frère (A Brother’s Love) de Monia Chokri
 The Climb de Michael Covino
 Jeanne (Joan of Arc) de Bruno Dumont
 Chambre 212 de Christophe Honoré
 Viendra le feu (O que Arde) d’Olivier Laxe
 Port Authority de Danielle Lessovitz
 La Fameuse invasion de l’ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
 Papicha de Mounia Meddour
 Zhuo Ren Mi Mi de Midi Z
 Liberté d’Albert Serra
 Bull d’Annie Silverstein
 Adam de Maryam Touzani
 Liu Yu Tian (Summer of Changsha) de Zu Feng

 


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