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  Escadrons de la mort, l’école française, de Marie-Monique Robin

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"Dans cette enquête, Marie-Monique Robin (Prix Albert Londres 1995) dénonce la façon dont la France et son armée ont exporté, en véritables experts, les méthodes de lutte anti-subversive, calquées sur la bataille d’Alger, en Amérique latine et aux Etats-Unis, dans les années 60. Il a fallu près d’un an à Marie-Monique Robin pour recueillir, en France, au Chili, en Argentine, au Brésil et aux États-Unis, les témoignages exclusifs des principaux protagonistes qui ont donné ou reçu ces leçons de lutte anti-subversive, parfois sous couvert de caméra cachée ou de conversations enregistrées. Leur nom : Le général Aussaresses, qui a eu pour élèves les généraux américains John Johns et Carl Bernard à Fort Bragg ; Reynaldo Bignone (chef de la junte militaire argentine de 1982 à 1984) ; Albano Harguindeguy (ministre de l’Intérieur du général Videla en Argentine) ; Manuel Contreras (chef de la DINA, la police secrète de Pinochet au Chili).
Une page secrète du pays des Droits de l’homme qui fait froid dans le dos."


Pour les besoins de son enquête, la journaliste et réalisatrice s’est replongée dans le conflit indochinois où est née la théorie de la "guerre révolutionnaire". C’est ensuite durant la guerre d’Algérie, où quelques 400 000 soldats furent déployés sur l’ensemble du territoire, que s’est développée la doctrine française de la "guerre subversive". La Bataille d’Alger deviendra un modèle de cette théorie de la guerre dite "contre-révolutionnaire" et le film de Gillo Pontecorvo servira souvent, au grand dam du cinéaste, de manuel pour appréhender les méthodes employées durant l’affrontement pour le contrôle de la Casbah d’Alger. Ce sont en particulier ces techniques du quadrillage urbain, du "renseignement" et les méthodes d’interrogatoire pour l’obtenir (torture, disparitions) qui seront enseignées en Amérique Latine dès le début des années 60.

En 2003, à sa première diffusion en France, l’enquête de Marie-Monique Robin a déclenché une vague de protestations d’organisations des droits de l’homme. La diffusion d’extraits du film et d’interviews de la réalisatrice en Argentine a précipité l’ouverture d’une nouvelle enquête sur les exactions commises par d’anciens militaires impliqués dans le "Plan Condor" et précédemment amnistiés.

Escadrons de la mort, l’école française de Marie-Monique Robin est aujourd’hui produit comme pièce à conviction dans des procès ouverts en Argentine. La réalisatrice a été convoquée à deux reprises comme témoin général au cours d’audiences où son documentaire a été projeté. Une première fois en 2008 à Corrientes, dans le jugement de collaborateurs de Ramón Díaz Bessone, ancien ministre du Plan de la junte. La seconde fois en février 2011, à Mendoza et Resistencia, lors du jugement de militaires et de policiers qui ont officié sous les ordres de Luciano Benjamín Menéndez, l’un des généraux les plus féroces de la dictature (1976-1982).



Escadrons de la mort, l’école française de Marie-Monique Robin


 22 mars 2012, 36e anniversaire du coup d’État en Argentine, projection en présence de Marie-Monique Robin et d’Antonio Gustavo Gómez, procureur général de Tucumán (Argentine), Maison de l’Amérique latine 217, bd Saint-Germain, Paris 7e, Tel. : 01 49 54 75 00
 7 de abril - 18 de abril de 2004, 11° Buenos Aires Festival internacional de cine independiente (BAFICI)


 26 mars 2011 à 22 h 35, 28/03 à 1 h 10 sur Toute l’histoire
 12 mai 2007 à 9 h 55 sur Arte
 13 avril 2006 à 20 h 45, 16/04 à 00 h 30 ; 20/04 à 02 h 45 ; 22/04 à 02 h 10 ; 29/04 à 02 h 30 ; 9 mai à 10 h 20 et 00 h 50 sur Planète
 8 septembre 2004 à 20 h 45, 10/09 à 16 h 45 sur Arte
 1ère diff. : 1er septembre 2003 à 23 h, 6/09 à 03 h 55, 16/09 à 05 h 35 sur Canal Plus


Escadrons de la mort, l’école française
un film de Marie-Monique Robin
(60 min., Fr, 2003)
 DVD (Idéale Audience, 2004)


Lire : Escadrons de la mort, l’école française
de Marie-Monique Robin
(Paris, La Découverte, 2004)

 


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