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  Elise ou la vraie vie de Michel Drach

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Une pensée émue pour la romancière Claire Etcherelli, morte le 5 mars 2023 à l’âge de 89 ans. Élise ou la Vraie Vie (Denoël, 1967), son soman d’inspiration autobiographique tiré de son expérience de travail à la chaîne en usine, avait reçu le prix Femina 1967, avant d’être adapté au cinéma par Michel Drach en 1970, avec Marie-José Nat et Mohamed Chouikh.

Une pensée émue également pour l’actrice Marie-José Nat qui nous a quittés, le 10 octobre 2019, à l’âge de 79 ans, des suites d’une longue maladie. Pour nous, elle fut en particulier l’actrice emblématique de deux films : Élise ou la vraie vie de Michel Drach, au côté de Mohamed Chouikh, et L’Opium et le bâton d’Ahmed Rachedi (1969), au côté de Sid Ali Kouiret. La comédienne, qui a joué sous la direction d’Henri-Georges Clouzot (La Vérité) ou de Claude Autant-Lara (Journal d’une femme en blanc), avait reçu en 1974 le prix d’interprétation féminine à Cannes pour son rôle dans Les Violons du bal, également de Michel Drach (1930-1990).

Dans Élise ou la vraie vie, à la suite de son frère Lucien qui a quitté sa femme et son enfant pour s’établir à Paris, Élise quitte à son tour Bordeaux avec l’espoir d’une vie plus exaltante. Arrivée dans la capitale, elle découvre le monde harassant de l’usine et le travail à la chaîne. En s’éprenant d’Arezki, un de ses collègues ouvrier et militant du FLN, Élise se retrouve rapidement sans voix devant le mépris dans lequel sont tenus les Algériens en particulier.

Nous sommes en 1958 et la guerre d’Algérie fait rage. Dans ce climat de racisme omniprésent, de l’hôtel à la rue et du café à l’usine, sur fond de contrôles, de perquisitions, de rafles et de chasse au faciès, tout Algérien vivant en métropole est alors considéré comme un suspect. L’amour d’Élise et d’Arezki va s’avérer impossible et dangereux et Arezki finira par disparaitre sans laisser de trace.

"Si j’ai fait un film qui risquait de choquer les ouvriers français, la police, les bourgeois, les communistes et je ne sais qui encore, ce n’est pas par bravade, confiera le réalisateur. La réalité, c’est la réalité ! Il faut la montrer. Une fois que c’est fait, on peut alors concevoir une stratégie pour modifier certains états de choses". A sa sortie, Élise ou la vraie vie s’est heurté à l’autocensure des distributeurs et fit débat. Mais beaucoup prendront ce film tendre et pudique pour ce qu’il est resté : un direct au cœur.

Élise ou la vraie vie est adapté d’un roman de Claire Etcherelli, paru en 1967 chez Denoël et lauréat du prix Fémina. Un livre dans lequel Simone de Beauvoir voyait, "une admirable et tragique histoire d’amour entre un Algérien et une Française. Et surtout, quelqu’un : quelqu’un qui parle avec une voix d’une inoubliable justesse".


Reportage sur le tournage du film > Élise ou la vraie vie par Michel Drach, Marie-José Nat et Mohamed Chouikh (ORTF, 1969, Vidéo INA)


 3 juillet 2012, Maghreb des films à Paris : Algérie, "naissance d’une nation", Paris / Cinéma 3 Luxembourg
 26 janvier 2012, "La Guerre d’Algérie, images et représentations", Paris / Forum des Images
 23 - 30 août 2003, 19e Rencontres Cinéma de Gindou


 Rediff. TV : 11 octobre 2010 à 21h sur TV5 Monde
 5 mai 2010 à 00h50 sur France 2


Élise ou la vraie vie
Un film de Michel Drach
(104 min., Fr/Alg, 1970)
D’après le roman de Claire Etcherelli (Denoël, 1967)
Avec Marie-José Nat (Elise), Mohamed Chouikh (Arezki), Bernadette Lafont (Anna), Jean-Pierre Bisson (Lucien), Catherine Allégret (Didi)
Sélection officielle, en compétition, Festival de Cannes 1970

 


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