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  Mohammed Farrah

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L’auteur dramatique Mohammed Farrah s’est éteint durant le mois de décembre 2010 à Alger. Il était âgé de 90 ans. Né en 1919, Mohammed Farrah "Errazi" a mis en scène et surtout traduit et adapté de nombreuses œuvres dramatiques en Algérie, en France et au Maroc où il a dirigé le Théâtre national marocain en 1957 et 1958.

Dix ans auparavant, à la nomination de Mahieddine Bachetarzi à l’Opéra d’Oran en 1949, Mohammed Farrah lui succède à la tête de la troupe arabe de l’Opéra d’Alger où il monte notamment Montserrat d’Emmanuel Roblès avec Mohammed Touri. Dans ses Mémoires, Bachetarzi se souvient de cette adaptation de Montserrat créée en 1950 par la troupe arabe de l’Opéra d’Alger, un spectacle qui sera interdit lors de sa reprise deux ans plus tard.

Mohammed Farrah, qui a porté à la scène un mélodrame historique autour de la figure de Salah ed-Dine el-Ayoubi, a également adapté en arabe des pièces de Molière (Les Fourberies de Scapin, L’Avare, Le Médecin malgré lui et Le Malade imaginaire), mais aussi de Shakespeare, Goldoni, Tchekhov, García Lorca, Williams et Camus.

Durant les années 80, le Théâtre national algérien a inscrit à son répertoire les versions qu’il a réalisées en arabe du Dragon de Ievgueni Schwarz et de La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt.

Créé en 1991, dans une Algérie en ébullition, Hissaristan (néologisme qui signifie le Pays de l’état de siège) va marquer d’un éclat noir la production du Petit Théâtre à Riadh el-Feth. Cette pièce adaptée du Journal d’un fou de Nicolas Gogol mettait en scène Azzeddine Medjoubi dans le rôle d’un "fou algérien" ; un personnage dont Mohammed Farrah disait : "Il a peur, il a soif, il est amoureux, il se met en colère, il monologue sans arrêt, surtout après les "séances" (de torture), il se révolte, c’est la preuve qu’il n’est pas irrémédiablement perdu, qu’il retrouvera un jour son intégrité morale".
Hissaristan marque la dernière composition du comédien Azzeddine Medjoubi (photo ci-contre) qui sera assassiné en février 1995.

A cette époque, la compagnie Masrah el-Qalaa passe commande à Mohammed Farrah de L’Amour et après ?, mise en scène par Ziani Cherif Ayad, avec Agoumi et Sonia (1993). Le dramaturge travaille ensuite au Tartuffe de Molière, en collaboration avec Abdelkader Alloula, lorsque ce dernier est assassiné en mars 1994.

Adapté du Chant du cygne d’Anton Tchekov, Les Saltimbanques est le colloque d’une comédienne mise à la retraite et d’un souffleur, sur les vicissitudes du métier. Parabole sur la vie d’acteur et la liberté de dire, portée à la scène par la comédienne Sonia Mekkiou, la pièce se nourrit selon elle d’un "incessant aller-retour entre une réalité qui est la nôtre (celle d’une comédienne vieillissante et du souffleur) et la magie du théâtre et de la représentation". (Photo : Azzeddine Medjoubi dans Hissaristan, m. en sc. Hamida Aït El-Hadj, Le Petit Théâtre, Alger, 1991, © Mourad Sakhri)


 Les Saltimbanques de Mohammed Farrah (création)
D’après Le Chant du cygne d’Anton Tchekhov
Mise en scène de Sonia Mekkiou
Avec Sonia Mekkiou, Rachid Farès

 18 - 27 octobre 2001, Journées théâtrales de Carthage
 12 juin 2001, Alger / Théâtre national Mahieddine-Bachetarzi

 


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