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  Slimane Azem

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Poète, auteur, compositeur et interprète, Slimane Azem (1918-1983) compte parmi les plus grandes voix de la chanson algérienne d’expression kabyle du XXe siècle.


Mouss & Hakim > A Moh, a Moh de Slimane Azem

Né le 19 septembre 1918 à Agouni gueghrane, dans la région des Ouadhias (Iwadhiyen) en Kabylie, émigré en 1937 en France, il occupe un emploi d’ouvrier dans une aciérie de Longwy pendant deux ans avant d’être mobilisé à Issoudun, durant la Seconde Guerre mondiale. Réformé en 1940, il s’établit à Paris, travaille aux chantiers du métro parisien avant d’être réquisitionné en 1942 par l’armée allemande, pour le service du travail obligatoire (S.T.O.) dans les camps de travail de Rhénanie, d’où il sera libéré par les troupes américaines en 1945.

De retour à Paris à la Libération, il tient un café dans le 15e arrondissement où il chantera pour la première fois devant un public de compatriotes. Il fait la rencontre de Mohamed El Kamel, une grande figure de la chanson et du théâtre algériens, auprès duquel il s’initie aux subtilités de la musique.

En 1950, la firme Pathé Marconi - France l’engage pour un premier disque. Texte sur l’exil en même temps qu’hommage au poète Si Mohand ou m’hand, "A Moh a Moh" sa première chanson enregistrée en 1951 est un succès. C’est le point de départ d’une longue carrière d’auteur, compositeur et interprète. La même firme lui remettra en juin 1970 un Disque d’or pour l’ensemble de ses chansons, ce qui représente plus d’un million de disques vendus.

Durant la guerre d’indépendance, Slimane Azem écrit, compose et chante. Entre 1952 et 1959, il est à Alger où il entreprend une tournée dans le pays avec un petit orchestre. Durant cette période, il écrit des chansons et des pièces de théâtre pour Radio Alger.

En 1956 il enregistre sa fameuse chanson "Effegh ay ajradh tamourthiou" (Sauterelles, quittez mon pays), qui dénonce les méfaits du colonialisme, les colons étant assimilés à des criquets dévastateurs, ce qui lui valut des démêlées avec la police française. Il quittera l’Algérie en 1959. Après l’indépendance du pays, il est très critique à l’égard du régime et sera par conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes de 1967 à 1988.

Poète, chansonnier, moraliste de l’immigration algérienne, il a laissé des sketches marquants comme "La Carte de résidence", "Algérie mon beau pays" et "A Madame, encore à boire !"

Il a donné son dernier gala en 1981 à l’Olympia à Paris. Slimane Azem est décédé le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, sans être jamais retourné en Algérie où aucun établissement, édifice ou rue, ne porte son nom.

Ses chansons et en particulier "La Résidence", allusion à la carte de Résidence délivrée aux immigrés, où Slimane Azem chante "Madame, Mademoiselle, Monsieur / Si je dois vous dire adieu / Sachez bien que nos aïeux / Ont combattu pour la France / Bien avant la résidence …", ont été reprises notamment par l’Orchestre National de Barbès, Zebda ou Rabah Asma.

Depuis octobre 2014, il existe une place Slimane Azem à Paris, dans le 14e arrondissement.



Slimane Azem, une légende de l’exil, un film de Rachid Merabet (extrait, 2005)


 1er février 2023, rencontre avec Hacène Hirèche, auteur de Slimane Azem, Blessures et résiliences, (Paris, L’Harmattan, 2022), Paris / Association de culture berbère (ACB)
 8 décembre 2022, rencontre-débat avec l’ethnomusicologue Mehenna Mahfoufi autour de son livre Slimane Azem, l’impossible retour, Paris / Centre culturel algérien
 26 janvier 2022, rencontre autour de Slimane Azem (1918-1983), avec Mehenna Mahfoufi, docteur en ethnomusicologie, auteur de Slimane Azem, l’impossible retour (2020), Paris / Association de culture berbère (ACB)
 24 août 2018, Hommage à Slimane Azem : Ali Amran en concert, Ouadhias (Iwadhiyen) / Stade communal
 13 - 17 avril 2018, Journées nationales des diasporas africaines, Bordeaux / Hôtel de ville
 25 juin 2016, Mouss & Hakim autour de Slimane Azem, avec comme invités : Idir, Lounis Aït Menguelet, Claude Sicre, Manu Théron..., Moissac / Hall de Paris
 16 janvier 2016, Hommage à Slimane Azem, Moissac / Hall de Paris
 1er février 2015, exposition "Slimane Azem" à la Bibliothèque municipale, Bd Léon Cladel | Cérémonie de recueillement au cimetière de Moissac (avenue du Chasselas) et pèlerinage au Jardin Slimane Azem, Moissac
 27 janvier 2013, Hommage à Slimane Azem, Béjaïa / Résidence universitaire Aamriw
 24 - 25 avril 2011, Hommage à Slimane Azem, Tizi Ouzou, Maison de la culture Mouloud Mammeri
 11 décembre 2010, Takfarinas, dans les pas de Slimane Azem, Saint-Denis / Théâtre Gérard Philipe / Festival Africolor
 31 janvier 2009, Hommage à Slimane Azem avec Kader Fahem, Longwy
 31 octobre et 1er novembre 2008, Moissac rend hommage à Slimane Azem, exposition, table ronde et concert avec Idir + Origines contrôlées, Moissac / Hall de Paris


*Lire :

 Slimane Azem, blessures et résiliences de Hacène Hirèche (Paris, L’Harmattan, 2022)
 Slimane Azem, l’impossible retour de Mehenna Mahfoufi (Ed. de l’auteur, 2020)

 Izlan, Chants de Slimane Azem (textes en berbère et français)
Préface de Muhend u Yahia (16 août 1979)
(Paris, Numidie Music, sans date)


* Voir

 Slimane Azem, une légende de l’exil, un film de Rachid Merabet
(52 min., Fr/Alg, 2005)

 


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