–Mohamed Hilmi, comédien, dramaturge et réalisateur, le 5 janvier à Alger, à l’âge de 90 ans.
Né Ameziane Brahimi, en 1931 à Port Gueydon (auj. Azeffoun), Mohamed Hilmi a fait l’essentiel de sa carrière à la radio et à la télévision, où il s’est ’illustré en écrivant et en interprétant des sketches et des chansons. En 1993, avec Sonia et Omar Guendouz, il réalise El Ouelf saib, un film tourné en format cinéma destiné à la télévision, auquel nous avons assuré une seconde carrière à la salle Ibn Zeydoun où il déplacera des foules durant un mois en janvier-février 1994. Mohamed Hilmi a en outre publié trois volumes de mémoires : De la flute du berger aux planches sacrées (1996), Parcours miraculeux (2003) et Le Présent du passé (2004)
–Mohamed Badri, réalisateur, le 20 janvier à Alger à l’âge de 86 ans.
Né Arezki Goulmamine, en 1936 à Alger, réalisateur de télévision autodidacte, il a signé de nombreux films d’intrigues policières. Nous l’avons accompagné dans le tournage de Dhiyaatou byadi (1983), un feuilleton en sept épisodes avec Larbi Zekal et Farida Amrouche, sur un scénario de l’écrivain Abdelhamid Benhadouga.
–Arnaud Spire, professeur de philosophie et journaliste, le 24 janvier à l’âge de 82 ans.
À partir d’avril 1960, celui qui fut emprisonné de 1957 à 1959 milite pour "L’Algérie algérienne" puis contre l’OAS. En mars 1962, il convoie des médicaments pour les combattants algériens. Resté en Algérie, il entre au journal Alger républicain fin 1962, signant ses articles sous le pseudonyme d’Abd-el-Kader Saïdi. Il adhère au PCA, ainsi qu’ au FLN. En octobre 1963, la nationalité algérienne lui est attribuée. Ayant repris ses études, il est nommé maître-assistant de littérature au lycée de Blida, travaillant à mi-temps pour Alger républicain. Après le coup d’État du 19 juin 1965 et l’interdiction d’Alger républicain, Arnaud Spire milite clandestinement au sein de l’Organisation de résistance populaire (ORP). Arrêté, torturé, il fut, grâce notamment à une active campagne en France, expulsé à la fin de septembre 1965. Secrétaire général de la rédaction de La Nouvelle Critique (1975-1979), journaliste à L’Humanité (1979-1999), il fut en outre adjoint à la rédaction en chef après 1984. https://maitron.fr/spip.php?article131620
–Abdelkrim Badjadja, archiviste et historien, le 31 janvier à Constantine, à l’âge de 77 ans.
Arrêté puis placé en résidence surveillée au Sahara, de novembre 1986 à mars 1987, sans qu’aucune raison officielle ne lui soit jamais notifiée, Abdelkrim Badjadja fut notamment directeur de la Bibliothèque nationale (1991-1992), puis directeur général des Archives nationales (1992 à 2001).
Auteur de nombreux articles, il a également publié La Bataille de Constantine 1836-1837 (2011), ainsi que deux volumes de Confessions d’un archiviste algérien (2008-2011).
–Djamel Bensaber, comédien, metteur en scène, animateur de troupe et réalisateur, le 10 février à Mostaganem à l’âge de 81 ans.
Djamel Bensaber était une figure pionnière du théâtre de Mostaganem et l’un des fondateurs de la célèbre troupe El Ichara, créée en 1975. Nous l’avons connu en 1982, lors du tournage de Rupture de Mohamed Chouikh. Compagnon de jeunesse du cinéaste, Djamel Bensaber fut à l’affiche de Patrouille à l’est de Amar Laskri (1971).
–Mustapha Preure, comédien, le 12 février à Alger, à l’âge de 87 ans.
Figure du petit écran et un personnage toujours affable que nous avons côtoyé durant plusieurs mois, en 1982-1983 à Tipasa, sur le tournage de deux productions pour la RTA, Mustapha Preure fut comédien dans plusieurs dizaines de films et productions télévisuelles.
–Marie Thérèse Brau, militante humanitaire, le 15 février à Marseille, 88 ans.
C’est par sa mère, qui soignait les enfants de Oued Ouchayah, que cette native du quartier d’Hussein Dey découvre les conditions de vie et la grande misère des bidonvilles de la périphérie algéroise. De là sa vocation au service des plus démunis. En 1960, elle rejoint l’association Entraide populaire familiale, créée par des Français favorables à l’indépendance de l’Algérie. À partir de 1970, elle créé le premier centre pour enfants handicapés mentaux. Suivi en 1973, par la création de l’Association d’entraide populaire familiale en faveur des handicapés mentaux. Le Centre d’aide par le travail d’Hussein Dey enfin est né en 2009, avec ses ateliers de blanchisserie, artisanat, broderie, tissage, mosaïque, menuiserie, imprimerie et décoration.
Ce sont ainsi trois générations d’Algériens qui ont connu la "sœurette" des quartiers populaires, celle qui a "grandi parmi eux, bataillé parmi eux".
–Farid Aichoune, ancien journaliste reporter au Nouvel Observateur, écrivain et militant antiraciste, le 16 février en France, à l’âge de 70 ans.
Très tôt militant pour sortir de l’oubli le massacre du 17 octobre 1961 à Paris, -il fut arrêté le 18 octobre 1961 à l’âge de 9 ans-, ce dont il témoigne dans Les Années algériennes de Benjamin Stora, Philippe Alfonsi, Bernard Favre et Patrick Pesnot (1991), il fut cofondateur de Sans frontières, premier journal des jeunes issus de l’immigration en France, rédacteur au Nouvel Observateur et auteur de Nés en banlieue (Ramsay).
–Djamel Bendeddouche, réalisateur, le 20 février à Alger, à l’âge de 80 ans.
On lui doit notamment Eddi wela khelli, L’Oiseau blanc ou plus récemment, pour le cinéma, Arezki l’indigène (2007). Déposé une première fois en 1982 à la RTA, puis réécrit, Arezki l’indigène n’a été tourné qu’en 2007. Le film évoque la figure d’Arezki El-Bachir, "bandit d’honneur" rebelle à l’ordre colonial français, guillotiné en 1895 sur la place centrale d’Azazga, en Kabylie.
–Yahia Debboub, réalisateur, le 15 mars à Alger, à l’âge de 82 ans.
Élève de l’éphémère Institut de cinéma de Ben Aknoun, il s’est ensuite inscrit en sociologie à l’université d’Alger. Tourné en 1991, La Vieille dame et l’enfant son premier long métrage ne sort qu’en 1997. Longs métrages : La Vieille Dame et l’enfant [tourné en 1991] (1997), Les Résistants (1997), un long-métrage de cinéma sur la résistance des Algériens depuis le début de la colonisation française, et Benti hiya benti (Ma fille reste ma fille, 2009).
–Marc Côte, professeur émérite de géographie, le 26 mars à Cabrières-d’Aigues en France, à l’âge de 88 ans.
Marc Côte a fait l’essentiel de sa carrière en Algérie, où il a vécu et travaillé, à Constantine, de 1966 à 1994. Professeur à l’université de Provence, il a continué de se rendre régulièrement en Algérie.
Auteur de L’Algérie ou l’espace retourné (Flammarion, 1988), devenu ouvrage de référence pour comprendre la société algérienne et son espace, il a également publié des ouvrages sur le Sahara, La ville et le désert - Le Bas-Sahara algérien (Karthala, 2005), Signatures sahariennes. Terroirs & territoires vus du ciel (PUP, 2012), Le Sahara, barrière ou pont ? (PUP, 2014).
–Yamina Bachir-Chouikh, cinéaste, productrice et ancienne monteuse, le 3 avril à Alger, à l’âge de 68 ans.
–Jacques Perrin, acteur, producteur et réalisateur, le 21 avril à Paris, à l’âge de 80 ans.
Acteur dans Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne de Jacques Démy, Le Crabe-tambour (1977), L’honneur d’un capitaine (1982) de Pierre Schoendoerffer), producteur de Z de Costa Gavras (1969), La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud (1976), Le Peuple singe (1989), Microcosmos (1996), Les Choristes de Christophe Baratier (2004), il a aussi co-réalisé Le Peuple migrateur (2001) et Océans en 2009. https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2022/04/21/mort-de-jacques-perrin-comedien-et-chevalier-blanc-de-la-production-independante_6123156_3382.html
En 1968, contre l’avis de tous, Jacques Perrin reprend le projet de Z, film en difficulté de Costa-Gavras, alors lâché par ses coproducteurs américains. "Nous avons alors monté une coproduction avec l’Algérie. Personne ne voulait nous suivre. (…) Avouons que nous avons fait quelques acrobaties comptables, anticipé sur le succès. Montand et Trintignant ont touché des cachets dérisoires", expliquait-il dans une interview au Monde en 1996. Avec 4 millions d’entrées en France, Z sera un triomphe international et recevra de nombreuses récompenses, dont l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, qui reviendra à ...l’Algérie.
–Amina Mekahli, poétesse, romancière et traductrice, le 7 mai à Alger, à l’âge de 55 ans.
Lauréate du prix international de poésie Léopold-Sédar-Senghor en 2017, la poétesse a vu vu plusieurs de ses poèmes traduits et publiés. Amina Mekahli a également publié des romans et des nouvelles. https://amina-mekahli.net
–Hélène Cuenat, professeur de lettre et militante communiste, le 18 mai à Noisy-le-Grand (région parisienne), à l’âge de 91 ans.
En octobre 1957, Hélène Cuénat a rejoint le réseau Jeanson de soutien aux militants indépendantistes du FLN algérien. Arrêtée en février 1960, jugée par un tribunal militaire, Hélène Cuenat a été condamnée à dix ans de prison en septembre 1960, avant de s’évader, le 24 février 1961 de la prison de la Petite Roquette à Paris, en compagnie de cinq autres détenues, une évasion qui fera les grands titres dans les journaux. https://histoirecoloniale.net/Helene-Cuenat-l-une-de-ces-Francaises-et-Francais-qui-ont-agi-pour-l.html
–Ahmed Benaïssa, comédien, le 20 mai à Cannes, à l’âge de 78 ans.
Nous l’avons connu en 1980 sur le tournage d’Es-Silene d’Ahmed Rachedi pour l’ex-RTA. À l’affiche de très nombreux films, Les Enfants de Novembre de Haddad Moussa (1977), Kahla ou baida de Abderrahmane Bouguermouh (1980), Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (2010), et aussi de spectacles de théâtre, ancien directeur du Théâtre de Sidi Bel-Abbès, Ahmed Benaïssa a connu un joli retour en vogue ces 20 dernières années dans les films de Tariq Téguia, Nadir Moknèche, Rachid Bouchareb ou Lyès Salem.
Il fut enfin le frère de l’Arabe de L’Étranger d’Albert Camus dans Meursaults, d’après Meursault, contre enquête de Kamel Daoud, dans une mise en scène de Philippe Berling (2015).
En 2013, Ahmed Benaïssa a en outre mis en scène Nedjma de Kateb Yacine au Théâtre national, en arabe populaire avec des amateurs.
–Chafia Boudraa, actrice, le 22 mai à Alger, à l’âge de 92 ans.
De son vrai nom Atika Boudrâa, révélée par El Hariq (L’Incendie 1976) de Mustapha Badie, elle s’est notamment distinguée dans Le Thé à la menthe d’Abdelkrim Bahloul (1984) ou plus près de nous dans Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (2010).
–M’hamed Sahraoui, architecte-urbaniste et promoteur immobilier, le 17 juin à Alger, à l’âge de 79 ans.
En 2004, nous présentions le premier numéro d’Amenhis, la revue d’architecture qu’il avait lancée.
–Peter Brook, metteur en scène britannique, le 2 juillet à Paris, à l’âge de 97 ans.
Remarqué à Londres, New York et Paris, établi en France à partir de 1974, dans "son" Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, l’artiste au long cours laisse des spectacles uniques comme (Le Songe d’une nuit d’été (1970), Le Mahabharata (1985), La Tempête (1990), La Flûte enchantée (2010). https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2022/07/03/le-metteur-en-scene-britannique-peter-brook-est-mort_6133145_3382.html
On doit à Peter Brook le montage dès 1964 à Londres, en anglais et seulement jusqu’au 12e tableau, des Paravents de Jean Genet, qui fera un scandale retentissant au printemps 1966 à sa création à l’Odéon - Théâtre de France à Paris.
En 1975, durant le Festival d’automne à Paris, le Théâtre des Bouffes du Nord dirigé par Peter Brook a accueilli Mohamed prends ta valise et La Guerre de 2000 ans de Kateb Yacine, pièces données en arabe populaire.
–Nasredine Guenifi, chef-opérateur et réalisateur, le 1er août en France, à l’âge de 79 ans,
On doit notamment au réalisateur, René Vautier le maquisard à la caméra (2000), Daniel Timsit, l’Algérien (2009), Nous n’étions pas des héros (2017), d’après Le Camp de Abdelhamid Benzine, dans lequel ce dernier revient sur la torture subie avec ses codétenus, entre 1961 et 1962, au Camp spécial de Boghari, à Médéa. https://www.lesoirdalgerie.com/beta/ici-mieux-que-la-bas/la-derniere-image-de-nasredine-guenifi-75971
–Piero Angela, journaliste, le 13 août à Rome, à l’âge de 93 ans.
Fils du médecin et antifasciste turinois Carlo Angela, musicien de jazz passé au journalisme, vétéran de la Rai, correspondant à Paris à partir de 1955, le journaliste a été distingué d’une médaille du mérite par l’Algérie, en mars dernier, médaille qui a également honoré le journaliste Bernardo Valli, pour un sujet co-réalisé sur les manifestations du 11 décembre 1960 à Alger.
–Bachir Yellès, artiste peintre, le 16 août à Alger, à l’âge de 100 ans.
Élève de l’École des beaux-arts de Paris entre 1952 et 1953, lauréat d’une bourse de séjour à la Casa de Velázquez à Madrid, il devient le premier directeur de l’École nationale des Beaux-Arts d’Alger (1962 et 1982). Co-fondateur et Président de l’Union nationale des arts plastiques (UNAP) en 1963, il expose depuis 1947. Entre 1981 et 1982, il se rend à plusieurs reprises au Canada dans le cadre des études pour la réalisation du Mémorial du Martyr (Maqam Ech-Chahid), dont la maquette a été réalisée à l’École des Beaux-Arts sous sa direction, en particulier son dôme d’inspiration islamique.
–Sophie Elbaz, photographe, le 24 août à Lamalou-les-Bains. Elle était âgée de 62 ans.
En 1986, elle obtient son premier poste de correspondante à l’étranger avec l’agence Reuters qui l’envoie en Afrique de l’Ouest. Elle rejoint ensuite l’agence Sygma en 1989 où ses reportages sur "le couloir de la mort, l’inceste aux États-Unis, la Bosnie et les viols massifs, la révolution roumaine, la libération de Nelson Mandela, [et] les camps de réfugiés rwandais" aiguiseront son regard et sa quête.
–Mustapha Chougrani, comédien, le 4 septembre à Alger, à l’âge de 82 ans.
Né à Mostaganem, il fut de la troupe d’Ould Abderrahmane Kaki avant de rejoindre le Théâtre national à Alger où il joue dans des mises en scène de Kaki et de Mustapha Kateb.
On verra également Mustapha Chougrani au cinéma et à la télévision dans La Voie de Mohamed Slim Riad (1968), El Khalidoune ("Les Immortels", 1969) ou encore Cheïkh Bouamama de Benamar Bakhti (1982).
–Jean-Luc Godard, cinéaste franco-suisse, le 13 septembre à Rolle (Suisse), à l’âge de 91 ans.
Célébré mondialement, auteur de quelque 45 films comme A bout de souffle, Le Mépris ou Pierrot le fou, il laisse aussi Le Petit Soldat (1960) qui évoque la guerre d’Algérie, où un déserteur français passé à l’OAS doit assassiner un confrère suisse avant de rencontrer l’amour et le doute. Interdit par la censure en France - un élu du nom de Jean-Marie Le Pen ira jusqu’à demander "l’expulsion du cinéaste suisse" -, Le Petit Soldat est accueilli plutôt fraîchement à sa sortie en 1963.
–William Klein, peintre, photographe et cinéaste, le 10 septembre à Paris, à l’âge de 96 ans.
Celui qui est considéré comme l’un des artistes les plus influents de son temps, a été invité en 1969 à Alger, où il a réalise deux films : Festival culturel panafricain d’Alger et Eldridge Cleaver Black Panther.
–Jean-Michel Meurice, peintre et documentariste, le 27 septembre à Paris, à l’âge de 83 ans.
Il a réalisé de nombreux documentaires sur des sujets sociaux, politiques ou économiques, avant d’être appelé à la direction de La Sept (aujourd’hui Arte). On lui doit en particulier Algérie, été 62, l’indépendance aux deux visages (2002), Conversations avec les hommes de la révolution algérienne (2002) et Algérie, notre histoire (2011) où le réalisateur confronte ses souvenirs d’appelé à l’histoire de la guerre d’Algérie. Les trois documentaires ont été co-écrits avec Benjamin Stora.
–Rachid Sidi Boumediene, chercheur en sociologie urbaine, le 7 novembre à Alger, à l’âge de 84 ans.
On lui doit notamment L’Urbanisme en Algérie (dir. d’ouvrage), Bétonvilles contre bidonvilles. Cent ans de bidonvilles à Alger (2016) ou encore Céramiques d’Alger (2021)
–Roberto Muñiz alias Mahmoud l’Argentin, début novembre à Alger. Il était âgé de 99 ans.
Il a rejoint les maquis algériens durant la guerre de libération, avant de s’installer à Alger au lendemain de l’indépendance. Un documentaire "Muniz l’Argentin dans la révolution algérienne" de Nestor Antonio Suleiman (2019) revient sur son parcours (sous titres en français) https://youtube.com/watch?v=gtp8vn0nqkI
–Abdelghani Megherbi, sociologue, professeur d’université, le 21 novembre à Alger, à l’âge de 83 ans.
Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et notamment sur Ibn Khaldoun et le cinéma en Algérie avec Les Algériens au miroir du cinéma colonial (1982), Le Miroir aux alouettes (1985) et Le Miroir apprivoisé (1985)
–Antonio Recalcati, peintre italien, le 4 décembre à Milan, à l’âge de 84 ans.
L’œuvre de cet artiste autodidacte est marquée par un souci de dénonciation de l’impérialisme et du capitalisme américain. En 1960, Antonio Recalcati et l’un des peintres du Grand Tableau antifasciste collectif, réalisé à l’automne 1960 par une poignée d’artistes opposés à la "salle guerre" que menait la France en Algérie. C’est dans ce contexte qu’est né ce tableau-collage expressionniste de grand format, haut de cinq mètres et large de six mètres, signé par le Français Jean-Jacques Lebel, les Italiens Enrico Baj, Roberto Crippa, Gianni Dova, Antonio Recalcati et l’Islandais Erró.
- Jean-Louis Trintignant, acteur, le 17 juin, à l’âge de 91 ans.
Figure incontournable du cinéma français, acteur à part au timbre particulier, il a tourné avec les plus grands réalisateurs dont on retiendra Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim (1956), Le Fanfaron de Dino Risi (1962), Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966), Z, de Costa-Gavras (1969), Ma nuit chez Maud d’Éric Rohmer (1970), Le Conformiste de Bernardo Bertolucci (1970) ou Vivement dimanche de François Truffaut (1983).
La célébrité internationale acquise avec le succès de Et Dieu créa la femme ne l’exempte pas du service militaire qu’il devra effectuer à contre-cœur, trois ans durant, en pleine guerre d’Algérie. L’acteur sera finalement envoyé en Allemagne, puis en Algérie, l’armée lui faisant payer son pacifisme et son refus de condamner le FLN algérien. Une expérience qui lui servira dans Le Conformiste de Bernardo Bertolucci.
En 1968 et 1969, il ira à deux reprises en Algérie, camper le rôle d’un juge inflexible dans Z de Costa-Gavras, puis de celui d’un déserteur de l’armée française dans L’Opium et le bâton d’Ahmed Rachedi.
- Farida Saboundji, actrice, le 17 septembre à Alger, à l’âge de 92 ans.
Doyenne des comédiennes, figure à l’écran de la bourgeoise algéroise à l’élocution précieuse, Farida Saboundji est à l’affiche d’un grand nombre de films comme Une médaille pour Hassan de Hadj Rahim, adaptation de la pièce El Bouaboune (Les Concierges) de Rouiched (1986)ou encore La Mélodie de l’espoir de Djamel Fezzaz (1993).
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