–Hartmut Elsenhans, universitaire allemand, le 18 janvier à Leipzig, à 83 ans.
Professeur à l’Université de Leipzig, il est reconnu comme l’un des plus importants historiens de la guerre d’Algérie. https://hartmutelsenhans.net
–Mohamed Debbah, comédien, le 30 janvier à Alger. Il avait 74 ans.
Comédien du Théâtre national à sa création en 1963, il sera distribué dans un grand nombre des productions des années 1960, dont on retiendra Abna el-Qasbah (Les Enfants de la Casbah) et El Khalidoun (Les Immortels) de Abelhalim Raïs (1963), Hassan Terro de Rouiched (1963), Banadiq Oum Carrar d’après Les Fusils de la mère Carrar de Bertold Brecht (1963), Warda hamra min ajli d’après Rose rouge pour moi de Sean O’Casey (1964) ou encore Lekleb d’après Les Chiens de Tone Brulin (1965).
On le verra beaucoup au cinéma également et notamment dans La Voie (1968) et Sana’oud (1972) de Mohamed Slim Riad, Les Enfants de novembre de Moussa Haddad (1975), L’Héritage de Mohamed Bouamari (1975) ou encore Khoud ma tak Allah (Prends ce que Dieu t’a donné, 1981) et Serkadji de Hadj Rahim (1982).
–Djilali Bencheikh, romancier et journaliste, le 7 février des suites d’une longue maladie. Il avait 80 ans.
Né à El Attaf près de Chlef en 1944, il suit des études d’économie à Alger puis à Paris, avant de se tourner vers le journalisme. On lui doit plusieurs romans et récits dont Mon frère ennemi (Séguier en 1999), Tes yeux bleus occupent mon esprit (Elyzad, 2007), Beyrouth canicule (Elyzad, 2010) et Nina sur ma route (Zellige, 2015).
–Paolo Taviani, cinéaste italien, le 29 février, à 92 ans.
Figures de la gauche dans le cinéma, avec son frère Vittorio, décédé en 2018, ils ont tourné en tandem une quinzaine de films marquants, dont Padre padrone, Palme d’or à Cannes en 1977, et La Nuit de San Lorenzo, Grand Prix du jury à Cannes en 1982, qui leur ont ouvert les portes de la reconnaissance internationale. https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/02/29/le-realisateur-italien-paolo-taviani-est-mort_6219343_3382.html
–Edward Bond, dramaturge britannique, le 3 mars, à 89 ans. "Auteur parmi les plus importants de la seconde moitié du XXᵉ siècle, son œuvre controversée, nourrie de Shakespeare et des tragédies grecques, aborde les processus de violence dans nos sociétés. […] "Cet « extrêmophile », comme il se définissait lui-même, aurait pu connaître une vie facile, après avoir, en 1966, écrit les dialogues et une partie du scénario de Blow-up, le film de Michelangelo Antonioni". https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/03/05/edward-bond-dramaturge-britannique-est-mort_6220217_3382.html
–Maurizio Pollini, pianiste italien, le 23 mars à Milan, à 82 ans.
Pianiste virtuose et artiste engagé sans adhérer au parti communiste comme Luigi Nono (1924-1990) dont il fut l’ami, Maurizio Pollini a rendu hommage aux Nord-Vietnamiens, en novembre 1972 à Milan, en prélude de son récital, au lendemain du bombardement d’Hanoi par les troupes américaines. Le 12 novembre 1973, avec Claudio Abbado, il a participé à un concert en mémoire de Salvador Allende au Palais des sports de Cinisello Balsamo. Toutefois Maurizio Pollini est surtout motivé par la défense de la musique nouvelle.
Djamila Boupacha de Luigi Nono (1962), une pièce vocale de dix minutes pour soprano solo dédiée à la militante algérienne, a souvent été au programme de Maurizio Pollini. Après Venise, Londres et Bruxelles, ce fut le cas, en octobre 2010 à la Salle Pleyel à Paris, à la faveur du cycle "Pollini Perspectives", avec des pièces de Chopin et de Luigi Nono et la participation de la soprano canadienne Barbara Hannigan. https://algeriades.com/luigi-nono-لويجي-نونو/article/djamila-boupacha-de-luigi-nono https://algeriades.com/gisele-halimi-جيزيل/article/djamila-boupacha
–Maryse Condé, écrivaine guadeloupéenne la plus célèbre de sa génération, le 1er avril, à l’âge de 90 ans.
Figure de la littérature, à la confluence d’Aimé Césaire, Edouard Glissant et Frantz Fanon, Maryse Condé est l’autrice d’une œuvre abondante, de sagas, romans, pièces de théâtre, essais et contes, dans lesquels il est question de l’histoire de l’Afrique, du colonialisme, de l’esclavage et des multiples identités noires. Ségou (1984-1985), son roman le plus célèbre devenu un best-seller, est consacré à l’empire bambara dans le Mali du XIXe siècle.
–Éric Hazan, écrivain et éditeur français, le 6 juin, à 87 ans.
Médecin de formation, il avait repris la maison d’édition de son père avant de créer La Fabrique, où il publiait des textes très engagés à gauche, en accord avec ses convictions. https://blog.mondediplo.net/eric-hazan-hommages
–Ismaïl Kadaré, célèbre écrivain albanais, le 1er juillet à Tirana, à l’âge de 88 ans.
Il est l’auteur d’une œuvre imposante dont on relèvera Le Général de l’armée morte (1963) qui lui apporte un début de reconnaissance internationale et Avril brisé (1980), adapté au cinéma par Liria Bégéja en 1987 et par Walter Salles en 2001.
–Noureddine Saoudi, le 3 juillet dans un accident de la circulation, à l’âge de 70 ans.
Elève des derniers grands maîtres de l’école algéroise de musique andalouse, Noureddine Saoudi a obtenu, en 1974, le 1er prix au Conservatoire d’Alger où il sera nommé professeur quelques années plus tard. Membre fondateur des associations de musique andalouse "El-Fakhardjia" (1981) et "Es-Soundoussia" (1986), il a enregistré plusieurs noubas. Également chercheur en préhistoire et en géologie, il fut notamment directeur du Centre nationale de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) de 1994 à 2001.
Noureddine Saoudi fut en outre le premier directeur du nouvel Opéra d’Alger inauguré en 2016.
–Toumani Diabaté, musicien malien et ambassadeur renommé de la kora, le 19 juillet à Bamako. Il avait 58 ans.
Descendant d’une lignée de griots, né au sein d’une famille de chanteurs et de musiciens, porteur d’une tradition séculaire, Toumani Diabaté a commencé son apprentissage de la kora dès l’enfance dont il devient un virtuose. Le musicien fait ses classes avec ses compatriotes Ballaké Sissoko, autre grande figure de la kora, et le guitariste et chanteur Ali Farka Touré (1939-2006), avec lequel il enregistrer deux albums, In the Heart of the Moon (2005) et Ali and Toumani (2010), qui obtiennent chacun un Grammy Award aux Etats-Unis.
–John Mayall, guitariste, auteur-compositeur et chanteur britannique, le 23 juillet à l’âge de 90 ans.
Figure pionnière du blues britannique, à la tête des Bluesbreakers, il a révélé de nombreux talents comme le bassiste Jack Bruce (Cream), les guitaristes Eric Clapton (Cream), Peter Green (fondateur de Fleetwood Mac avec le batteur des Bluesbreakers Mick Fleetwood), et Mick Taylor (Rolling Stones).
Pierre Salama, économiste, le 9 août à 82 ans.
Etudiant engagé contre les guerres d’Algérie puis du Vietnam, sa jeunesse est marquée par le militantisme. Plus tard économiste marxiste, il laisse une somme de travaux sur l’évolution des pays émergents, les inégalités et la mondialisation.
En 1970, avec Jean-Luc Dallemagne et Jacques Valier, Pierre Salama crée la revue Critiques de l’économie politique, sous l’égide de l’éditeur François Maspero. L’aventure de cette revue durera sept ans. Pierre Salama setra également l’un des fondateurs et animateur de la revue Tiers-Monde.
–Lemnouar Merouche, historien, le 14 août à Paris, à 92 ans.
Après un doctorat en histoire obtenu en 1976 à la Sorbonne à Paris, spécialiste de l’Algérie, à l’époque ottomane, l’ancien journaliste revient à Alger où il enseigné à l’université d’Alger jusqu’en 1990. On lui doit en particulier deux volumes de Recherches sur l’Algérie à l’époque ottomane(Bouchène, 2007).
–Georges Corm, historien, économiste et ancien ministre du Liban, le 14 août, à l’âge de 84 ans.
Auteur de nombreux ouvrages en arabe et en français, traduits en plusieurs langues, on lui doit notamment un ouvrage de référence Le Proche-Orient éclaté, 1956 - 2012 (2012). https://orientxxi.info/magazine/georges-corm-itineraire-d-un-intellectuel-libanais,3287
–Gena Rowlands, actrice américaine, le 14 août, des suites de la maladie d’Alzheimer. Elle était âgée de 94 ans.
Elle s’est illustrée dans des films cultes comme Une femme sous influence, Gloria ou Love Streams du réalisateur et acteur John Cassavetes, qui fut son compagnon dans la vie et derrière la caméra.
–Alain de Sédouy, journaliste, réalisateur, scénariste et producteur de télévision français, le 15 août à Paris.
Alain de Sédouy débute comme grand reporter au quotidien Paris-Presse, pour lequel il couvrira l’insurrection de Budapest, en 1956, puis la guerre d’Algérie, de 1958 à 1961. Devenu producteur de magazines à l’ORTF, il co-écrit avec André Harris Le Chagrin et la pitié réalisé par Marcel Ophüls (1969), interdit de diffusion à la télévision pendant douze ans.
Alain de Sédouy est auteur, réalisateur, co-auteur ou producteur de près de 1000 h de documentaires.
–Alban Liechti, le 29 août 2024, à l’âge de 89 ans.
Alban Liechti est le premier appelé français à avoir publiquement refusé de prendre les armes pendant la guerre d’indépendance algérienne. Issu d’une famille de militants communistes, mobilisé en 1956 et alors que son régiment s’apprête à être envoyé à Alger, Alban Liechti écrit son refus de prendre les armes dans une lettre au président René Coty. Il paiera son choix de quatre années d’incarcération difficiles dans différents centres de détention en Algérie et en France, jusqu’aux Accords d’Evian.
A sa libération, il a repris sa vie de militant et publiera un livre de souvenirs Le Refus (2005).
C’était aussi le dernier des signataires de l’Appel des Douze contre la torture, lancé par L’Humanité en 2000.
–Henri Leclerc, avocat, le 31 août, à 90 ans.
Le célèbre pénaliste au long cours, décrit unanimement comme une « légende » du droit, a défendu des militants du FLN et du MNA algériens, des étudiants de Mai 68, des mineurs du Nord, des pêcheurs bretons, des paysans en lutte et de nombreuses célébrités.
Également président de la Ligue des droits de l’homme, il avait plaidé pour la dernière fois en 2020.
–Taha El Amiri, comédien, le 3 septembre, à l’âge de 97 ans.
De son vrai nom Abderrahmane Bestandji, fut militant du PPA et compta parmi les fondateurs de la Troupe artistique du FLN en 1957. Grande figure du théâtre et du cinéma algériens, Taha El Amiri était de la partie à la création de Montserrat d’Emmanuel Roblès en 1950, dans une mise en scène de Mohammed Farrah. Nous l’avons côtoyé sur le tournage du film Le Moulin de M. Fabre d’Ahmed Rachedi en 1983 et l’une de ses tirades furieuses dans une scène de réunion de sous-préfecture avait fait sensation sur le plateau.
–Elias Khoury, romancier, le 15 septembre 2024 à Beyrouth, à l’âge de 76 ans.
Elias Khoury est l’un des plus grands romanciers libanais de sa génération, et un fervent défenseur de la cause palestinienne. La Porte du soleil (2002), l’un de ses romans les plus connus, qui revient sur la tragédie de la Nakba, le départ forcé des Palestiniens de leurs terres lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, a été porté à l’écran par le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah.
Né à Beyrouth, il s’engagé très tôt en faveur de la cause palestinienne. De 1975 à 1979, il est rédacteur en chef de la revue Les Affaires palestiniennes, à laquelle collabore le grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Également directeur éditorial de la section culturelle du quotidien libanais As-Safir et rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien libanais An-Nahar, Elias Khoury a enseigné dans plusieurs universités dont celle de Columbia, aux Etats-Unis.
Son œuvre a été traduite en français, en anglais, en allemand, en espagnol et en hébreu. https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/elias-khoury-une-vie-comme-un-roman-politique,7644
–Amadou Mahtar Mbow, intellectuel sénégalais, ancien directeur général de l’Unesco, le 24 septembre à Dakar, à 103 ans.
En 1960, à l’indépendance Sénégal, un temps dans l’opposition à Léopold Sedar Senghor, Amadou Mahtar M’bow est nommé ministre de l’éducation nationale (1966-1968), puis de la culture et de la jeunesse (1968-1970) et enfin élu député.
En novembre 1974, il est élu à l’unanimité directeur général de l’Unesco. Premier Noir à diriger une organisation onusienne, il va œuvrer pour un monde « plus fraternel » et à la sauvegarde du patrimoine et au développement de l’éducation. Sous son impulsion, les pays du Sud demandent un « rééquilibrage » des rapports dans le domaine de l’information. En 1977, Amadou Mahtar Mbow crée une Commission internationale sur les problèmes de communication qu’il confie à l’Irlandais Sean MacBride. En 1980, la Commission rend un rapport très controversé qui suggérait l’instauration d’un "nouvel ordre mondial de l’information".
Réélu en 1980 dans un climat de tensions entre pays du Nord et pays du Sud, alourdi par la guerre froide, les Etats-Unis, plus grands contributeurs de l’Unesco, décident de se retirer de l’institution onusienne, qui se voit alors amputée de 25 % de son budget. S’il est généralement admis qu’Amadou Mahtar Mbow a très intelligemment réorganisé lUNESCO avec des ressources de fonctionnement sérieusement amoindries, les tensions avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni lui ont coûté sa réélection pour un troisième mandat.
–Kris Kristofferson, auteur-compositeur américain devenu acteur, le 28 septembre à Hawaï. Il avait 88 ans. Grande voix de la country et homme de chansons à succès et acteur
Avec "Sunday Mornin’ Comin’ Down" en 1969, il fait son entrée à Nashville, capitale de la musique Country, avant de prendre la tête du classement spécialisé grâce à Johnny Cash. En plus de "Sunday Mornin’ Comin’ Down", l’album Kristofferson contient Me and Bobby McGee, repris par Janis Joplin, "Help Me Make It Through the Night" et "For the Good Times", titre qui sera à son tour désigné chanson de l’année en 1971 par l’Academy of Country Music.
Au cinéma où il fait ses premiers pas dans The Last Movie de Dennis Hopper (1971), il joue les premiers rôles dans Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah (1973), Alice Doesn’t Live Here Anymore de Martin Scorsese (1974), le remake de A Star is Born de Frank Pierson (1976), avec Barbra Streisand, Convoy de Sam Peckinpah (1978) ou encore Heaven’s Gate, de Michael Cimino (1980).
–Abdellaoui Cheikh, compositeur, arrangeur et interprète, 3 octobre, à 79 ans.
Elève du Conservatoire de Sidi Bel Abbès, puis enseignant de musique une grande partie de sa carrière, il fut notamment guitariste du groupe les Kamel’s, créé en 1965 et dont le nom tient de Kamel Attar musicien disparu et frère de Lotfi guitariste émérite de Raïna raï.
Abdellaoui Cheikh collaborera avec le Théâtre et la station régionale de la radio-télévision d’Oran et différents établissements d’enseignement et de formation.
–Quincy Jones, compositeur, trompettiste et producteur américain, 3 novembre à l’âge de 91 ans.
Commencée dans le jazz au début des années 1950, la carrière de Quincy Jones fut couronnée par le succès mondial de l’album Thriller de Michael Jackson, dont il fut le producteur en 1982.
–Charles Bonn, universitaire, spécialiste des littératures francophones du Maghreb, le 6 novembre, à l’âge de 82 ans.
Professeur à Constantine, Fès, Lyon 3, Paris 13, Lyon 2 et Leipzig, Charles Bonn est également le fondateur du site http://limag.com https://univ-lyon2.academia.edu/CharlesBonn/CurriculumVitae
–Rachid Mekhloufi, figure de légende du football, le 8 novembre, à l’âge de 88 ans.
L’AS Saint-Étienne a annoncé, le 8 novembre, la disparition de l’un de ses plus grands joueurs, Rachid Mekhloufi, à l’âge de 88 ans. Il était né à Sétif, en Algérie, et avait été célèbre attaquant de l’équipe de Saint-Étienne entre 1954 et 1958, puis entre 1962 et 1968. Il fut en outre l’un des attaquants vedette du "Onze du FLN", constitué durant la guerre d’indépendance. Il revient sur cette aventure dans Les Rebelles du foot de Gilles Perez et Gilles Rof (2012)
Il avait également connu l’équipe de France (1956-1957, 4 sélections), celle d’Algérie après l’indépendance (1962-1968, 11 sélections) avant de devenir entraineur, notamment de l’équipe d’Algérie.
C’est enfin le personnage central d’Un maillot pour l’Algérie, un album de Galic, Kris et Rey publié en 2016 chez Dupuis. https://algeriades.com/galic-kris-rey/article/un-maillot-pour-l-algerie-de-galic
–Thomas E. Kurtz, professeur de mathématiques américain et cocréateur du langage informatique Basic, le 12 novembre à l’âge de 96 ans.
Pendant plus de vingt ans, son Basic a permis aux étudiants puis aux grands curieux de créer de petits logiciels.
–Breyten Breytenbach, poète, artiste sud-africain et militant anti-apartheid, le 24 novembre à Paris. Il avait 85 ans.
Dans les années 1960, l’étudiant à l’université du Cap s’oppose à la politique d’apartheid du gouvernement Verwoerd. Alors qu’il séjourne en France, il fait la rencontre d’une Française d’origine vietnamienne, qu’il épouse. Mais le régime d’apartheid poursuit le couple : un amendement est voté au Parlement étendant l’interdiction des mariages interraciaux aux unions contractées à l’étranger. Interdit de séjour dans son pays natal, Breyten Breytenbach s’engage dans le militantisme tiers-mondiste auprès d’Henri Curiel.
Etabli à Paris, il lance un mouvement clandestin d’opposition à l’apartheid qui vise à organiser des réseaux de Blancs au service du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela. Lors d’un séjour clandestin en Afrique du Sud, en 1975, il est arrêté, jugé et condamné à neuf ans de prison. Il est finalement libéré en 1982, avec le soutien, du président français François Mitterrand.
Breyten Breytenbach attendra 1991 pour retourner en Afrique du Sud, avec l’abolition des dernières lois d’apartheid et les premières élections générales sud-africaines de 1994, au suffrage universel sans restriction raciale.
Poète et auteur de fictions en Afrikaan puis en anglais, il est aussi et surtout connu pour ses activités d’artiste peintre.
–Gilles Devers, avocat français, figure du combat pro-Palestine devant la justice internationale, le 26 novembre à l’âge de 68 ans.
Des droits des Palestiniens à propos desquels il aimait à dire qu’il voulait « lever une armée d’avocats, pour un pays sans armée », après un premier signalement à la Cour pénale internationale (CPI) en 2009, il a contribué à ce que la CPI se saisisse de cette question.
Gilles Devers est décédé cinq jours après l’inculpation du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et de son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Gilles Devers était aussi l’avocat du Front Polisario et avait décroché début octobre une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au Luxembourg, invalidant deux accords commerciaux entre le Maroc et l’UE.
–Mahieddine Khalef, entraîneur de football, le 10 décembre à Alger, à 80 ans.
On lui a d’abord connu un passage marquant à la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) où il est resté 14 ans et a aligné un palmarès record de 13 titres, dont une Coupe d’Afrique des clubs champions, une Coupe de la CAF et une Supercoupe d’Afrique. Avec Mahieddine Khalef, c’est la sélection nationale qui s’illustre lors du Mondial 1982 en battant, contre toute attente, l’Allemagne 2 à 1. Avec l’équipe nationale, le sélectionneur s’est également distingué en parvenant à deux reprises en demi-finales et une fois en finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Aucune
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