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Kâldun, requiem ou le pays invisible d’Abdelwaheb Sefsaf à Lille
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"« Kaldûn », c’est le nom donné à la Nouvelle-Calédonie par les Algériens déportés dans cette île en 1871. « Requiem », c’est une prière, un chant pour les morts dans la liturgie catholique. « Le pays invisible », c’est la représentation de la mort, dans le discours cérémoniel kanak.
Kâldun, requiem ou le pays invisible d’Abdelwaheb Sefsaf > Teaser
Embarqués sur une scène transformée en pont de bateau, nous voilà emmenés aux antipodes à la fin du XIXe siècle, ici en Nouvelle Calédonie dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, proclamée colonie française en 1853 et bientôt terreau de convergences où sont déportés, dans des bagnes, de très nombreux insurgés de la Commune de Paris et plus de 2 000 condamnés d’Afrique du Nord, des résistants algériens à l’occupation française.
Dans cette pièce polyphonique portée par des "comédiens-chanteurs, des musiciens et un danseur-slameur", sous forme de "récit épique, intime et politique relaté en trois langues", les révoltés français, algériens ou kanaks "s’insurgent contre l’oppression et deviennent frères et sœurs de lutte", sous l’impulsion de Louise Michel, de Boumezrag El Mokrani et du grand chef Ataï.
"Derrière le bagne et l’exil" qui structurent l’expression d’un vaste chœur de voix, Kâldun, requiem ou le pays invisible est "l’histoire d’une fraternisation, l’utopie de trois peuples", qui interroge et s’interroge sur la vie dans les colonies françaises et les chausse-trappes de l’histoire.
De ce périple historique et géographique auquel nous sommes conviés, Abdelwaheb Sefsaf vient nous entretenir, tout en se démaquillant en plateau, comme pour mieux qualifier l’effort nécessaire d’écriture de l’histoire de la colonisation et de ses méthodes, sans faux semblants ni faux fuyants, où l’on entend s’exprimer les langues, les cultures et les croyances que les missionnaires ont tenté d’effacer et aussi les histoires et les doléances des personnes et des peuples maltraités et asservis, c’est-à-dire toute la violence de la colonisation sous couvert de "mission civilisatrice" et des revendications étouffées qui trouvent plus d’un écho dans l’actualité de la Nouvelle Calédonie aujourd’hui.
Et puis il y a la musique et les chants, nourris d’airs traditionnels kanaks, de rythmes berbères et de chants révolutionnaires du XIXe siècle, "les mélodies traversent les hémisphères, comme remèdes aux blessures, témoignages des identités plurielles d’aujourd’hui". On reste saisi par cette composition pour violon émouvante et échevelée, interprétée par un personnage-musicien aux prises avec son spleen ; ou emporté par la composition finale pour voix qui articule tout juste un cri puissant et modulé, soutenu par la musique.
Projet polyphonique ambitieux et spectacle de théâtre musical intrépide, inventif et puissant, Kâldun, requiem ou le pays invisible est signé Abdelwaheb Sefsaf, auteur, metteur en scène, chanteur et musicien, capitaine de vaisseau et infatigable meneur de revue d’"un spectacle grand format pour une histoire aussi extraordinaire que méconnue".
> 5-7 mars 2025, Lille / Théâtre du Nord – Centre dramatique national
– 13 février 2025, Andrézieux-Bouthéon / Théâtre du parc – 5-6 février 2025, Théâtre de Bourg-en-Bresse - Scène nationale
– 30-31 janvier 2025, Théâtre de Sartrouville et des Yvelines / Centre dramatique national
– 10-19 janvier 2025, Paris / La Cartoucherie de Vincennes / Théâtre de la Tempête – 29 novembre - 2 décembre 2024, Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - Centre dramatique national
– 23 - 26 novembre 2023, Ivry-sur-Seine / Théâtre des Quartiers d’Ivry
– 14 - 17 novembre 2023, La Comédie de Saint-Étienne
– 19 octobre 2023, Sète / Théâtre Molière
– 30 mars 2023, Échirolles / La Rampe-La Ponatière
– 1 juin 2024, 4 représentations à partir de 19 h, Nuit blanche, Paris / square Louise-Michel
– 13 - 17 février 2024, Lyon / Théâtre des Célestins
– 7 décembre 2023, Cebazat / Le Sémaphore
– 30 mars 2023, Échirolles / La Rampe
– 14 mars 2024, Forbach / Le Carreau / Festival Migrations
– 24 - 25 février 2023, Nouméa (Nouvelle-Calédonie) / ADCK Centre Tjibaou
– 18, 21 et 22 février 2023, Bourail (Nouvelle-Calédonie) / Colisée
– 15 février 2023, Hienghène (Nouvelle-Calédonie) / Centre culturel Goa Ma Bwarhat
– 11 février 2023, Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) / Studio 56
Texte et mise en scène : Abdelwaheb Sefsaf
Avec Foudil Assoul, Laurent Guitton, Lauryne Lopes de Pina, Jean-Baptiste Morrone, Natalie Royer, Malik Richeux, Abdelwaheb Sefsaf, Simanë Wenethem et les musiciens de Canticum Novum Emmanuel Bardon, Henri-Charles Caget, Spyridon Halaris, Léa Maquart, Artyom Minasyan, Aliocha Regnard, Gülay Hacer Toruk
Dramaturgie : Marion Guerrero
Composition musicale : Aligator (Abdelwaheb Sefsaf / Georges Baux)
Direction musicale : Georges Baux
Arrangements et adaptation musicale : Henri-Charles Caget
Scénographie : Souad Sefsaf
Costumes : Emmanuelle Thomas
Lumières : Alexandre Juzdzewski assisté de Lucie Pasquier
Son : Jérôme Rio
Vidéo : Raphaëlle Bruyas
Aucune
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