Après des études de lettres françaises à l’Université d’Alger, Azzeddine Meddour (1947-2000) a poursuivi des études de cinéma au VGIK de Moscou. À son retour en Algérie, il rejoint la télévision pour laquelle il a réalisé une dizaine de films documentaires, dont trois séries.
Le réalisateur a fait une entrée remarquée en 1985 avec Combien je vous aime dans lequel il osait une relecture critique des images d’archives de la colonisation qui ne manque pas d’humour. Avec La Montagne de Baya, dix ans plus tard, Azzeddine Meddour signait son premier long-métrage de fiction.
Le film, qui se déroule dans les montagnes de Kabylie au XIXè siècle, est une fresque paysanne aux accents épiques. Chronique de la dépossession des terres au temps de la colonisation et de la résistance contre la férule d’un potentat local, La Montagne de Baya met en image la geste de paysans chassés de la plaine vers les terres ingrates de la montagne. C’est aussi le chant de Baya, inspiré et nourri depuis des générations par le courage et la résistance des femmes.
Troisième long-métrage de fiction tourné en langue berbère, dans lequel s’est illustré le talent du directeur de la photographie Bachir Sellami, La Montagne de Baya soulève à sa manière les questions de l’identité et de l’héritage algériens.
Azzeddine Meddour a consacré Douleur muette, son dernier film, au travail effectué par la psychiatre Houria Salhi avec des enfants victimes de massacres terroristes.
Il s’est éteint le 16 mai 2000 des suites d’un cancer. Il avait 53 ans.
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