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  Fespaco 2011

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La 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) s’est achevée sur la remise des grands prix et d’abord de l’Etalon d’or de Yennenga qui est allé au film Pégase du Marocain Mohamed Mouftakir. Le prix est assorti de la somme de 10 millions de francs CFA. L’Etalon d’argent a récompensé Un homme qui crie du Tchadien Mahamat Saleh Haroun. L’Etalon de bronze a été décerné au film Le Mec idéal de l’Ivoirien Owen Brown. Une mention spéciale a été décernée à En attendant le vote du Burkinabé Missa Hébié.
Garagouz de l’Algérien Abdenour Zahzah a, pour sa part, décroché l’Etalon d’or du meilleur court métrage.

Du 26 février au 5 mars, la 22e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou a eu lieu sur le thème de "Cinéma africain et marchés". Le Fespaco 2011 a reçu 475 films dont 111 étaient en compétition dans les différentes sections, longs métrages (18), courts (13), documentaires (22), TV-Vidéo (24), séries (13), films de la diaspora (10) et films d’école (11).

Parmi les 18 longs métrages qui concouraient pour le Grand prix, l’Étalon de Yennenga, figurait Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun (Tchad), qui était en compétition au Festival de Cannes 2010 et y a obtenu le prix spécial du jury. Projeté en séance inaugurale, Un pas en avant, les dessous de la corruption du Béninois Sylvestre Amoussou soulève la question des détournements de l’aide humanitaire en Afrique.
Dans l’Egypte d’avant la révolte de février, Raconte, Sherazade raconte de Yousri Nasrallah (Sortie : 5/05) met en scène l’animatrice d’un talk show politique à la télévision, dont les charges incessantes contre le gouvernement font le succès. Mais les ambitions de son mari qui convoite un poste de responsabilité dans un journal gouvernemental vont la contraindre à la modération. Devenue animatrice d’une émission de société dédiée aux femmes, elle se retrouve à nouveau en terrain miné.
Avec El Farah (The Wedding) de l’Égyptien Abdel-Aziz Sameh, nous sommes à la veille du mariage de Gamila et Abdallah. La famille de la fiancée, qui veut à tout prix sauver la face, exige de... réparer l’hymen de Gamila. Mais le jour venu, alors que la fête bat son plein, la noce va être perturbée par une avalanche de drames et de rebondissements, avec à la clé, décès, meurtre, viol et vol d’argent.
Dans La Mosquée de Daoud Aoulad-Syad, Moha, un pauvre paysan marocain, a loué son lopin de terre pour les besoins d’un film. Mais à l’issue du tournage, au moment d’enlever le décor, les villageois ne veulent pas se résoudre à la destruction de la mosquée. Et voilà Moha, qui veut pouvoir se remettre à cultiver son terrain, contraint de consulter les théologiens sur la conduite à tenir. Mais chacun va y aller de son interprétation du Coran.
L’Algérie était représentée dans la compétition avec Le Voyage à Alger d’Abdelkrim Bahloul et Essaha (la place) de Dahmane Ouzid. Au cœur d’une cité populaire en Algérie, Essaha s’attache à un terrain municipal dont le projet d’aménagement sème la zizanie entre, les jeunes qui veulent en faire un terrain de foot, ceux qui souhaitent le transformer en espace vert, ceux qui considère ces plans peu conformes à leurs attentes au regard de la religion et les filles qui n’ont pas vraiment droit au chapitre.
Côté court, on notait la sélection de deux productions algériennes, Garagouz de Abdenour Zahzah et Khouya (mon frère) de Yanis Koussim.

Dans la compétition documentaires, on a relevé Zwelidumile de Suleman Ramadan (Afrique du Sud), Immigrés 1945-1981 de Karim Miské (Mauritanie), le second volet du dyptique Musulmans de France, Le Docker noir (Sembene Ousmane) de Fatma-Zohra Zamoum (Algérie) et Dans le silence, je sens rouler la terre de Mohamed-Lakhdar Tati (Algérie).

Présenté dans la compétition des films de la diaspora, Moloch tropical de Raoul Peck (Haïti) met en scène les dernières heures d’un président qui a incarné l’espoir avant de le trahir. Parabole sur le pouvoir devenu possession personnelle, privilège sans partage, aphrodisiaque imparable et addictif", le film nous plonge "dans le microcosmos autiste du noyau du pouvoir et de sa logique""plus rien n’est absurde. Même la chute".

Dans la section "l’Afrique vue par", Lumières noires de Bob Swaim (France) revient sur le premier Congrès des écrivains et artistes noirs qui s’est tenu en septembre 1956 à Paris, dans le contexte particulièrement tendu de la guerre froide et de la guerre d’Algérie. En compagnie d’Amadou Hampathé Bâ, Cheikh Anta Diop, Frantz Fanon, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Richard Wright ou James Baldwin, ils furent plus de cinquante venus d’Afrique, des Caraïbes et des Etats-Unis, à se rencontrer dans le but de donner une visibilité au "monde noir".

Des hommages ont en outre été rendus, à l’historien et critique de cinéma tunisien Tahar Chériaa (1927-2010), par ailleurs fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage (1966), au comédien malo-burkinabé Sotigui Kouyaté (1936-2010), au réalisateur ivoirien Désiré Écaré (1938-2009), aux Sénégalais Thierno Faty Sow (1941-2009), Samba Félix N’Diaye (1945-2009), le doyen du documentaire africain, et Mahama Jonhson Traoré (1942-2010), au Malien Adama Drabo (1948-2009) et au Burkinabé Mustapha Dao (1955-2010). Des acteurs et cinéastes disparus ces deux dernières années auxquels il convenait d’ajouter la comédienne algérienne Keltoum (1916-2010), l’acteur sénégalais James Campbell Badiane (1932-2010) et le réalisateur algérien Ahmed Lallem (1940-2009).



 26 février - 5 mars 2011, Fespaco 2011, 22e Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou

 


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