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  59e Festival de Cannes

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Le 59e Festival de Cannes s’est ouvert avec la projection hors compétition de Da Vinci Code de Ron Howard, adapté du best-seller de Dan Brown, avec Tom Hanks, Audrey Tautou et Jean Reno. Sorti le même jour en salles, le film a été fraîchement accueilli par la critique. Et c’est Transylvania de Tony Gatlif, avec Asia Argento et Amira Casar, qui a clôturé le festival, également hors compétition.

Cannes 2006 affichait une Sélection officielle de 55 films venus de 30 pays, dont 48 premières mondiales et huit premiers films. Parmi eux, dix-neuf long-métrages de 13 nationalités étaient en lice pour la Palme d’or dont Il Caimano (Le Caïman) le brûlot anti-Berlusconi de Nanni Moretti (Sortie : 22 mai), The Wind That Shakes the Barley (Le Vent se lève) de Ken Loach qui relate la guerre d’indépendance irlandaise de 1920, Volver de Pedro Almodóvar (Sortie : 19 mai) qui met en scène trois générations de femmes madrilènes en milieu ouvrier, Laitakaupungin valot (Les Lumières du faubourg) d’Aki Kaurismäki, Babel d’Alejandro Gonzales Iñarritu, Marie-Antoinette de Sofia Coppola (Sortie : 24 mai) et Indigènes de Rachid Bouchareb.

Si la 59e édition s’est distinguée par une "forte présence de l’Europe en sélection", confirmant "la présence de l’Asie, de l’Amérique latine et le retour de l’Europe de l’Est", la section Un certain regard s’est encore singularisée par une grande diversité géographique. Parmi les 22 films de la sélection figuraient Il Regista di Matrimoni (Le Metteur en scène de mariages) de Marco Bellocchio et Bled Number One, le second long métrage de Rabah Ameur-Zaïmeche (Sortie : 7 juin). Présidé par le réalisateur et producteur américain Monte Hellman, le jury Un certain regard devait notamment décerner un prix du même nom soutenu par la Fondation Gan.
Les sélectionneurs ont également retenu Bamako du Mauritano-Malien Abderrahmane Sissako et El-Banate Dol (Ces filles-là) de l’Egyptien Tahani Rached, tous deux hors compétition. Dans la cour d’une maison à Bamako, le premier dénonce l’endettement du continent africain et intente à sa façon un procès aux institutions financières internationales. Le second s’est immergé dans l’univers d’adolescentes des rues du Caire et met en lumière les ressorts intimes et vitaux d’une société. A la veille de l’ouverture de la Coupe du monde de football à Berlin, Cannes 2006 donnait en outre à découvrir Zidane, un portrait du 21e siècle de Douglas Gordon et Philippe Parreno. (Sortie : 24 mai)

Le jury de la compétition était présidé cette année par le cinéaste chinois Wong Kar-wai. Le célèbre réalisateur de In the Mood for Love est un familier de la Croisette où il est venu une première fois avec As Tears Go By en 1989, avant de se faire remarquer six ans plus tard avec Chungking Express. En sélection officielle en 1997 avec Happy Together, film récompensé par le prix de la Mise en scène, puis en 2000 avec l’envoûtant In the Mood for Love qui a valu le prix d’Interprétation masculine à Tony Leung, Wong Kar-wai est revenu à Cannes en 2004 avec 2046 en forme de suite à In the Mood for Love mais qui n’eut pas le succès escompté. Wong Kar-wai était entouré par l’actrice italienne Monica Bellucci, l’anglaise Helena Bonham-Carter et la chinoise Zhang Ziyi, de l’acteur américain Samuel L. Jackson, de l’acteur et réalisateur anglais Tim Roth, du réalisateur français Patrice Leconte, de la réalisatrice argentine Lucrecia Martel et du réalisateur palestinien Elia Suleiman.

La Sélection officielle proposait aussi une compétition de courts métrages (10 films) et une compétition de films issus d’écoles de cinéma (17 films) présentés par la Cinéfondation, une structure créée en 1998, dévolue à la recherche de nouveaux talents cinématographiques. Emmené par le cinéaste russe Andreï Konchalovsky, en compagnie de Tim Burton, Sandrine Bonnaire et Souleymane Cissé, le jury de la Cinéfondation et des courts métrages devait décerner ses trois prix et la Palme d’or du court métrage lors de la cérémonie de clôture du festival.
Instauré en 2005 et reconduit pour "essai très concluant", l’Atelier a quant à lui retenu 18 projets de films de 17 pays pour leur permettre de boucler leur financement au cours du Festival.

Fondée en 1978 par Gilles Jacob, la Caméra d’or est attribuée au meilleur premier film présenté en Sélection officielle, à la Semaine de la critique ou à la Quinzaine des réalisateurs. Cette année, le jury de la Caméra d’or était présidé par Luc et Jean-Pierre Dardenne.

Créé en 1969 et organisé par la Société des réalisateurs de films (SRF), festival indépendant de la Compétition officielle et attentif à agir comme un révélateur de talents et d’écritures cinématographiques originales, la 38e Quinzaine des réalisateurs proposait cette année une sélection de 22 longs métrages de 19 pays.
La Semaine internationale de la critique est, pour sa part, la plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes. Attachée à la découverte de nouveaux réalisateurs en ne présentant que des premiers et seconds films, la Semaine sélectionne en particulier 7 longs et 7 courts métrages qui concourent pour le Grand Prix de la Semaine internationale de la critique. Parmi les 7 longs métrages de la 46e édition figuraient quatre premières œuvres.

La Leçon d’acteur a été donnée par Gena Rowlands, l’égérie de John Cassavetes, l’actrice mémorable de Shadows (1959), Faces (1968), Une femme sous influence (1975), qui lui a valu le Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination à l’Oscar, Opening Night (1978), prix d’Interprétation à Berlin, et Gloria (1980). La Leçon de cinéma a, quant à elle, été donnée par l’acteur, réalisateur et producteur Sydney Pollack. Du cinéaste venu à Cannes montrer Esquisses de Frank Gehry, un documentaire consacré au célèbre architecte américain et présenté hors compétition, on peut citer On achève bien les chevaux (1969), nominé à l’Oscar du meilleur réalisateur, le somptueux Jeremiah Johnson (1972), Three Days of the Condor (Les Trois jours du Condor, 1975), Tootsie (1982) ou encore Out of Africa (1985).
Sergei M. Eisenstein, dont l’affiche d’Un certain regard a repris un dessin pour un costume de théâtre, s’est vu consacrer une exposition inédite présentant une face moins connue du cinéaste avec ses dessins érotiques. L’exposition a été complétée par la projection d’une version d’Octobre (1926) inédite en France, du Pré de Bejine (1937) et d’Alexandre Nevski (1938).

Pour sa deuxième édition, Tous les cinémas du monde a accueilli 7 nouveaux pays dont la Tunisie et le Venezuela qui a connu l’entrée en vigueur, en 2005, de la Loi du cinéma et la création du FONPROCINE qui collecte une taxe de 3% sur les entrées en salles pour soutenir la production cinématographique.

Le succès de Cannes relevant selon Thierry Frémaux, délégué artistique du Festival, d’une subtile alchimie qui mêle cinéma d’auteur, marché du film, presse et glamour, il fallait compter à la rubrique montée des marches avec la présence sur la croisette de Juliette Binoche, Halle Berry, Cate Blanchett, Penélope Cruz, Carmen Maura, Marianne Faithfull, Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Nacéri, Roschdy Zem, Patricia Arquette, Fanny Ardant, Nick Nolte, Willem Dafoe, Bob Hoskins, Kris Kristofferson, en plus de tous ceux déjà cités plus haut et de bien d’autres.

L’affiche officielle de Cannes 2006 a été réalisée par Gabriel Guedj, à partir d’une photo de l’actrice Maggie Cheung dans In the Mood for Love de Wong Kar-wai.



 Le Palmarès de Cannes 2006



 17 - 28 mai 2006, 59e Festival international du film de Cannes

 


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