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  63e Festival de Cannes

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Précédé par le coup de mer qui a dévasté le littoral de la Côte d’Azur et des débats et polémiques autour de Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, Draquila de Sabina Guzzanti, Carlos d’Olivier Assayas ou encore de Utomlyonnye Solntsem 2 (Soleil trompeur 2) de Nikita Mikhalkov, le 63e Festival du film de Cannes s’est tenu du 12 au 23 mai. Sur 1665 long-métrages soumis aux sélectionneurs, soit 5 de moins qu’en 2009, la sélection comptait 19 œuvres en compétition, dont trois films français de Bertrand Tavernier, Mathieu Amalric et Xavier Beauvois. Tourné à Meknès au Maroc, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois se penche sur la vie des sept moines trappistes assassinés, en mai 1999, à Tibhirine en Algérie.

Co-production franco-algéro-belge, tournée en grande partie en studio en Tunisie, Hors-la-loi de Rachid Bouchareb était présenté, pour sa part, sous pavillon algérien. De retour dans la compétition, treize ans après Kini et Adams d’Idrissa Ouedraogo (1997), l’Afrique était également représentée par Un homme qui crie, le 4e long métrage du Tchadien Mahamat Saleh Haroun. Dans un Tchad en proie à une guerre civile chronique depuis son indépendance, le film décrit la déchéance d’un sexagénaire et ancien champion de natation qui doit céder à son fils Abdel, sa place de maître nageur dans un palace de N’Djamena fraichement racheté par des Chinois. Le film emprunte son titre à un vers d’Aimé Césaire, "Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse", tiré du Cahier d’un retour au pays natal.
L’Afrique sert en outre de toile de fond à Fair Game de Doug Liman, l’unique film américain en compétition. Fair Game met en scène un ex-ambassadeur envoyé au Niger par la CIA afin d’enquêter sur un éventuel trafic d’armes de destruction massive avec l’Irak. Le film revient sur le sort de Valerie Plame-Wilson, employée de l’Agence sacrifiée par l’administration Bush.

Figuraient également en compétition officielle, Biutiful du Mexicain Alejandro González Inárritu, The Housemaid et Poetry des Coréens Im Sang-soo et Lee Chang-dong (ancien ministre de la Culture), Autoreiji du Japonais Takeshi Kitano, Utomlyonnye Solntsem 2 (Burnt by the Sun 2) du Russe Nikita Mikhalkov, My Joy de l’Ukrainien Sergei Lozlitsa, Loong Doonmee Raleuk Chaat du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, La nostre vita de l’Italien Daniele Luchetti et enfin Another Year et Route Irish des Britanniques Mike Leigh et Ken Loach.

En sélection officielle hors compétition, Robin des Bois de Ridley Scott, avec Russell Crowe et Cate Blanchett, a été projeté en ouverture du Festival, pendant que The Tree (L’Arbre) de la Française Julie Bertucelli était retenu pour la clôture après l’annonce du palmarès.
Au rayon des projections hors compétition, on y trouvait aussi You Will Meet a Tall Dark Stranger de Woody Allen, Money Never Sleeps d’Oliver Stone, le second volet de son film Wall Street, Autobiografia lui Nicolae Ceausescu (Autobiographie de Nicolae Ceausescu) du Roumain Andrei Ujica, Carlos d’Olivier Assayas et Tamara Drewe de Stephen Frears.

Le jury de Cannes 2010 était présidé par le cinéaste, peintre et photographe américain Tim Burton. Il était composé des actrices anglaise Kate Beckinsale et italienne Giovanna Mezzogiorno, de l’acteur américain Benicio del Toro, des réalisateurs espagnol Victor Erice, iranien Jafar Panahi et indien Shekhar Kapur, du critique italien Alberto Barbera, de l’écrivain Emmanuel Carrère et du compositeur Alexandre Desplat, tous deux français.
Détenu dans son pays depuis début le 1er mars, Jafar Panahi n’a pu faire le déplacement. Le cinéaste est accusé d’avoir préparé un film sur la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
Dans un second message parvenu avant la fin du Festival, il dénonçait des "mauvais traitements subis dans la prison d’Evin" en annonçant avoir entamé une grève de la faim. Récompensé du Lion d’or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le Cercle, Ours d’argent à la Berlinale en 2006 pour Hors-jeu (Offside), l’ancien assistant d’Abbas Kiarostami a été primé à deux reprises à Cannes avec la Caméra d’or pour Le Ballon blanc en 1995 et le Prix du Jury-Un certain regard pour L’Or pourpre en 2000.

Avec 18 longs métrages annoncés, dont quatre premiers films, la section Un certain regard donnait à voir Film Socialisme de Jean-Luc Godard, Angelica du centenaire Manoel de Oliveira ou encore Life Above All (Le Secret de Chanda) du Sud-Africain Olivier Schmitz, tiré de Chanda’s Secrets un roman du Canadien Allan Stratton. Parmi les documentaires présentés en séances spéciales, on notait la Nostalgie de la lumière du Chilien Patricio Guzmán.

Sur 2118 films vus dont 980 longs métrages, la Quinzaine des réalisateurs présentait, quant à elle, 33 œuvres de quasi anonymes avec 24 longs métrages, dont 11 premiers films, en provenance de 22 pays. Parmi eux, trois documentaires font déjà parler d’eux, comme Cleveland vs Wall Street du Suisse Jean-Stéphane Bron sur les démêlés judiciaires entre des victimes américaines des "subprimes" et leurs banquiers, Stones in Exile du Britannique Stephen Kijak, en présence de son producteur, Mick Jagger, et enfin le film d’ouverture, Benda Bilili !, un documentaire musical des Français Renaud Barret et Florent de la Tullaye, consacré à un groupe de musique de rue de Kinshasa dont les membres sont tous handicapés.

La 49ème Semaine internationale de la critique favorisait également de nouveaux auteurs avec une sélection dans laquelle se distingue l’Asie avec 3 films sur les 7 longs métrages en compétition.

Si la crise économique mondiale en cours n’épargne pas l’industrie du cinéma, les salles n’en continuent pas moins d’afficher des chiffres de fréquentation élevés. Pour mémoire, le box-office des États-Unis et du Canada a engrangé plus de 10 milliards de dollars en 2009. Le nombre d’entrées y a augmenté de 5% et le chiffre d’affaires a progressé de 9% par rapport à l’année précédente. La fréquentation des salles dans l’Union européenne a quant à elle totalisé 985 millions de billets vendus, ce qui correspond à une augmentation de 6,5% par rapport à 2008. En France, avec plus de 200 millions d’entrées pour la même période, la fréquentation des salles a dépassé le record établi en 1982.
Fort de surcroit d’un taux de change favorable aux Américains, le Marché du film de Cannes a vu se négocier les droits d’exploitation de près de 4.000 films terminés ou en projet. Avec quelque 10.000 producteurs, distributeurs et représentants de chaînes de télévision annoncés et 400 sociétés exposantes issues de 97 pays, il reste le plus vaste marché du film au monde.

Le Pavillon des Cinémas du monde invitait pour sa part à découvrir six longs métrages, dont quatre africains, au Marché du film. Parmi eux, From a Whisper de la Kényane Wanuri Kahiu revient sur les attentats à la bombe perpétrés en août 1998 contre l’ambassade des États-Unis à Nairobi. The Last Flight of Flamingo de João Ribeiro se penche quant à lui sur les explosions qui ont visé des casques bleus italiens aux premières années de l’après-guerre civile au Mozambique.
Dans le village de Galmi, capitale de l’oignon violet au Niger, Pour le meilleur et pour l’oignon de Sani Magori s’attache à un agriculteur qui repousse sans cesse le mariage de sa fille parce que sa récolte ne rapporte jamais assez. Itchombi de Gentille Assif, enfin, met en scène un jeune étudiant togolais à Dakar qui revient au pays pour la cérémonie traditionnelle de circoncision et souhaite éviter tout risque de contamination.

Depuis sa création en 2004, Cannes Classics accompagne les œuvres contemporaines de la Sélection officielle par un programme de films restaurés, de films retrouvés, dans le cadre de leur ressortie en salle ou en DVD. Cette année, le Festival fut l’occasion d’accueillir des œuvres restaurées du cinéma mondial comme Le Guépard (Il gattopardo, 1963) de Luchino Visconti, Tristana de Luis Buñuel (1970), Boudu sauvé des eaux de Jean Renoir (1932), Psychose (Psycho, 1960) d’Alfred Hitchcock, Le Tambour (Die blechtromel) de Volker Schlöndorff, Palme d’or 1979, Khandahar (Les Ruines) de Mrinal Sen (1983), African Queen de John Huston (1951) ou Le Baiser de la femme-araignée (Kiss of the Spiderwoman, 1985) d’Hector Babenco. Deux courts métrages de Roberto Rossellini et de Chadi Abdel Salam étaient montrés par la Cinémathèque de Bologne.

La traditionnelle leçon de cinéma est revenue cette année au cinéaste italien Marco Bellocchio. On lui connaît notamment Les Poings dans les poches (1966), Viol en première page (1972), Le Saut dans le vide (1980), Le Diable au corps (1986), Le Sourire de ma mère (2002) ou encore Vincere en compétition à Cannes l’an dernier.

L’affiche de la 63e édition, qui met en scène Juliette Binoche, est signée Brigitte Lacombe. De l’actrice, la photographe dit "Juliette Binoche m’inspire depuis longtemps grâce à son état d’esprit, sa joie, sa beauté, son intrépidité et son mystère". Juliette Binoche était également à Cannes pour défendre Copie conforme, le dernier long métrage en compétition de l’Iranien Abbas Kiarostami (Sortie le 19/05).



 Le Palmarès de Cannes 2010



 12 - 23 mai 2010, 63e Festival international du Film de Cannes

 


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