Dévoilée le 11 avril et complétée depuis, la sélection officielle du Festival de Cannes 2024 compte vingt-deux longs métrages en compétition sur quelque deux mille films visionnés. Avec pour présidente du jury, l’actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig, auteure de Lady Bird (2017), Les filles du docteur March (2019) et Barbie (2023), un succès planétaire qui a rapporté 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard d’euros) de recettes, le jury 2024 comprend les acteurs français Omar Sy et Eva Green, italien Pierfrancesco Favino et amérindienne Lily Gladstone, les cinéastes japonais Hirokazu Kore-eda, Palme d’or en 2018 pour Une affaire de famille, espagnol Juan Antonio Bayona et libanaise Nadine Labaki, et la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan.
Cannes voit revenir Francis Ford Coppola, aujourd’hui âgé de 85 ans, avec Megalopolis, David Cronenberg avec The Shrouds et Paul Schrader avec Oh, Canada. A noter également le retour du Chinois Jia Zhang-ke en compétition avec Feng Liu yi dai, du Russe Kirill Serebrennikov avec Limonov : the Ballad, d’après le roman d’Emmanuel Carrère, du Brésilo-Algérien Karim Aïnouz avec Motel Destino et et de l’Iranien établi au Danemark Ali Abbasi avec The Apprentice.
En 2023, la compétition comptait six réalisatrices. Elles sont seulement quatre cette année : il y a les Françaises Coralie Fargeat et Agathe Riedinger, avec respectivement The Substance et Diamant brut, l’Indienne Payal Kapadia avec All We Imagine as Light et la Britannique Andrea Arnold, trois fois récompensée du Prix du jury pour Red Road (2006), Fish Tank (2009) et American Honey (2016), qui sera en lice avec Bird. La catégorie Un certain regard fait un petit peu mieux avec 5 films de femmes sur les 15 cinéastes sélectionné·es.
A retenir aussi la projection, hors compétition, de Furiosa, un nouveau volet de la franchise Mad Max, de l’Australien George Miller, du premier chapitre d’un long récit à venir, Horizon. An American Saga de Kevin Costner et de Ernest Cole de Raoul Peck en séance spéciale. Ce dernier film revient sur la figure du premier photographe noir dans l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid. A noter enfin, La Belle de Gaza de Yolande Zauberman, en séance spéciale.
La sélection Cannes Première propose pour sa part Everybody Loves Touda du Franco-Marocain Nabil Ayouch et Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh.
Après une édition 2023 plutôt faste pour l’Afrique, avec douze films en sélection, dont deux longs métrages en compétition, Banel et Adama de la Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy et Les Filles d’Olfa de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, récompensé d’un Œil d’or, le Prix du documentaire, le continent est représenté par seulement deux longs métrages en sélection officielle, tous deux dans la section Un Certain regard. Avec une première pour la Zambie et la Guinée, représentées par On Becoming a Guinea Fowl de la Britannico-Zambienne Rungano Nyoni, membre du jury en 2023 et dont un premier long métrage I’m Not a Witch (2017) avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Autre première cette année, l’entrée de la Somalie avec The Village Next to Paradise de Mo Harawe.
Une Palme d’or d’honneur collective, une première, sera remise au Studio Ghibli (Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, Le Tombeau des lucioles...) fondé il y a quarante ans par deux grands maîtres de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki et Isao Takahata (disparu en 2018). Aujourd’hui âgé de 83 ans, Hayao Miyazaki a annoncé sa retraite artistique à plusieurs reprises, avant de se remettre à l’ouvrage. Son dernier film, Le Garçon et le Héron (Kimi-tachi wa dō ikiru ka) a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation, après celui obtenu par Le Voyage de Chihiro en 2003.
Le légendaire studio est devenu, fin 2023, une filiale de la chaîne de télévision japonaise Nippon TV, laquelle s’est engagée à respecter son autonomie.
Avec la première partie restaurée du Napoléon d’Abel Gance (1927) en ouverture, Cannes Classics célèbrera les 100 ans de la Columbia avec Gilda de Charles Vidor (1946), les 40 ans de Paris, Texas de Wim Wenders, Palme d’or 1984, les 60 ans des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, Palme d’or 1964, et les 70 ans des Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa (The Seven Samourai, 1954).
Outre Scénarios, l’ultime film de Jean-Luc Godard , on pourra y voir des versions restaurées de Law and Order du documentariste Frederick Wiseman (1969) et des Années Déclic du photographe et documentariste Raymond Depardon (The Declic Years, 1984).
On y verra enfin des copies restaurées de classiques ou en voie de le devenir comme Rosora a la 10 de l’Argentin Mario Soffici (Rosaura à dix heures, 1958), de Bye Bye Brasil du Brésilien Carlos Diegues (1970), de Johnny Got His Gun de l’Américain Dalton Trumbo (1971), de Sbatti il mostro in prima pagina de l’Italien Marco Bellocchio (Viol en première page, 1972), de Tasio de l’Espagnol Montxo Armendáriz (1984) et de Camp de Thiaroye des Sénégalais Ousmane Sembene et Thierno Faty Sow (1988).
Après Michael Douglas, Harrison Ford et Tom Cruise, la Palme d’or d’honneur reviendra cette année à George Lucas, réalisateur, scénariste et producteur américain, père de Star Wars, dont quatre épisodes réalisés par lui-même, et d’Indiana Jones, créée par Steven Spielberg derrière la caméra.
Pour l’affiche officielle de sa 77e édition, le Festival de Cannes a choisi une image extraite de Rhapsodie en août (Hachigatsu no rapusodî) du Japonais Akira Kurosawa, sorti en 1991. (Crédit Photo : DR)
> 14 - 25 mai 2024, 77e Festival international du film de Cannes
Sélection officielle
Les films en compétition (22)
– La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius
– Trei kilometri pana la capatu lumii (Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde) d’Emanuel Parvu
– The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof
– Emilia Pérez de Jacques Audiard
– Anora de Sean Baker
– Megalopolis de Francis Ford Coppola
– The Apprentice d’Ali Abbasi
– Motel Destino de Karim Aïnouz
– The Shrouds de David Cronenberg
– Bird d’Andrea Arnold
– Grand Tour de Miguel Gomes
– The Substance de Coralie Fargeat
– Marcello Mio de Christophe Honoré
– Caught by the Tides de Jia Zhangke
– All We Imagine as Light de Payal Kapadia
– Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos
– L’Amour ouf de Gilles Lellouche
– Diamant brut d’Agathe Riedinger
– Oh, Canada de Paul Schrader
– Limonov : The Ballad de Kirill Serebrennikov
– Parthenope de Paolo Sorrentino
– Pigen med nålen (The Girl With the Needle) de Magnus van Horn
Un Certain Regard (18)
– Ljósbrot (When the Light Breaks) de Rúnar Rúnarsson (film d’ouverture)
– Niki de Céline Sallette
– Flow de Gints Zilbalodis
– Norah de Tawfik Alzaidi
– The Shameless de Konstantin Bojanov
– Le Royaume de Julien Colonna
– Vingt Dieux de Louise Courvoisier
– Le Procès du chien de Lætitia Dosch
– Gou zhen (Black Dog) de Guan Hu
– L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine
– The Village Next to Paradise de Mo Harawe
– September Says d’Ariane Labed
– Les Damnés de Roberto Minervini
– On Becoming a Guinea Fowl de Rungano Nyoni
– Boku No Ohisama (My Sunshine) de Hiroshi Okuyama
– Santosh de Sandhya Suri
– Viet and Nam de Minh Quý Trương
– Armand de Halfdan Ullmann Tøndel
Séances spéciales (09)
– Spectateurs d’Arnaud Desplechin
– Nasty de Tudor Giurgiu
– Lula d’Oliver Stone
– An Unfinished Film de Lou Ye
– La Belle de Gaza de Yolande Zauberman
– Apprendre de Claire Simon
– L’Invasion de Sergei Loznitsa
– Ernest Cole de Raoul Peck
– Le Fil de Daniel Auteuil
Cannes Première (08)
– Maria de Jessica Palud
– Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel
– Miséricorde d’Alain Guiraudie
– C’est pas moi de Leos Carax
– Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch
– En fanfare d’Emmanuel Courcol
– Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh
– Le roman de Jim des frères Larrieu
Séances de Minuit (04)
– Twilight of the Warriors : Walled In de Soi Cheang
– The Surfer de Lorcan Finnegan
– Les Femmes au balcon de Noémie Merlant
– I, the Executioner de Seung Wan Ryoo
Hors compétition (05)
– Le Comte de Monte-Christo d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
– Furiosa de George Miller
– Rumeurs de Guy Maddin et Evan Johnson
– Horizon, An American Saga de Kevin Costner
– She Has No Name de Peter Chan