Premier extrait de l’album Madame la République sorti le 10 avril en pleine campagne électorale, le clip "Ah les salauds" donne le ton d’un opus ironique et très combatif pour ne pas dire choc, contre le creusement des inégalités et les poussées de racisme "décomplexé" dans le débat public en France : "Y a trop d’arabes dans mon pays, trop de musulmans, trop de pratiquants / Pas assez de blancs, de bons chrétiens pour ramasser nos p’tites poubelles / On aime le vin le saucisson, les vraies valeurs de la nation / Que l’on marine dans la potion, pour faire pâlir l’islam, pour faire pâlir l’islam".
Arpentant Paris en vélib (vélo en libre service), en costume de révolutionnaire du XVIIIe et drapeau, il scande des vers offensifs et fustige les "penseurs par intérim qui crèvent l’écran à coups de haine / Et qui nous vendent, à coups de peur, tout le bonheur d’un père fasciste.
"Je dirai tout c’que j’ai sur l’cœur et peu m’importe ce que ça m’coûtera", chante Ridan. L’artiste, qui revendique une démarche "sincère et réfléchie", juge qu’"il faut cesser de vivre avec la peur d’exprimer ses idées". Soucieux de poursuivre sa carrière "de façon plus citoyenne et plus indépendante", il estime en outre que "la culture ne doit pas devenir un produit de luxe". Du coup, il a annoncé que son nouvel album Madame la République sera vendu à seulement 8 euros.
Appelant de ses vœux "une nouvelle fraternité, une nouvelle solidarité", Ridan compte parmi les soutiens du candidat Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles françaises. Il s’est produit lors du concert donné au terme de la marche du Front de Gauche, le 18 mars, à la Bastille où 5.000 CDs deux titres ont été offerts.
Second album de Ridan sorti en 2007, relayé par le single "Ulysse" adapté du poème "Heureux qui comme Ulysse" de Joachim du Bellay, L’ange de mon démon a été disque d’or. "Album révélation de l’année" aux Victoires de la Musique 2005, Le Rêve ou la vie, son premier opus, a également été disque d’or avant d’être récompensé du prix de l’Académie Charles-Cros. Fort de cette reconnaissance, L’un est l’autre son 3e album est plus serein et toujours avec la même assiduité à rendre les thèmes qui l’inspirent par des mélodies délicates et des formules accrocheuses.
Après avoir été tenté par le rap, c’est la chanson à texte qui s’impose à cet amoureux des mots et fan de Brassens. Entre clin d’œil folk, inflexion blues et penchant reggae, son premier opus égrène des textes inspirés au contact des musiques qui l’ont nourri.
Ridan vient de son prénom, Nadir, décliné en verlan ou en arabe comme il tient à le rappeler, c’est-à-dire de droite à gauche. Ridan a grandi à Chelles dans la banlieue parisienne et il pense que "la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie, c’est la liberté". Alors il l’exerce pour dire les choses et revendiquer la part du rêve. "Aujourd’hui le rêve n’a plus sa place, or, la vie ne vaut que si elle est rêvée." Car celui qui chante "le monde est une petite putain qui roule sa bosse pour le pétrole" n’est pas dupe.
En juin 2008, à l’invitation du Centre culturel français, Ridan était invité en Algérie où il ne s’était plus rendu depuis 14 ans. Il s’est retrouvé en concert à Alger le jour de son anniversaire. Avec guitares, basse, batterie et clavier, Ridan a régalé son public de ses chansons douces et graves, reprises en chœur par une salle vite séduite.
Aucune
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