Le cinéaste Sid Ali Mazif est décédé le 2 mai 2023 à Alger, à l’âge de 79 ans. Elève de l’éphémère l’Institut national du cinéma de Ben Aknoun à Alger, Sid Ali Mazif collabore à deux films collectifs L’Enfer à dix ans (1968) et Histoires de la révolution (1970), pour lesquels il signe La Rencontre, l’histoire un enfant qui doit quitter un village bombardé par l’aviation française et croise fortuitement la lutte pour l’indépendance dans sa nouvelle vie précaire à Alger, et Le Messager, celle d’un village des Aurès aux premiers jours de la guerre de libération.
Si le cinéaste se distingue avec Sueur noire (El-‘araq al-aswad, 1972), sur une grève en 1954 dans la mine de fer de Ouenza dans l’Est algérien, puis Les Nomades (Masirat a-ra’ât, 1975), autour d’une famille de paysans condamnés à abandonner un mode de vie devenu impraticable, c’est avec Leïla et les autres (Laïla wa akhawatûha, 1977) qu’il rencontre le succès en salles. Leïla et les autres, qui s’attache à la place faite aux femmes à la maison, dans l’espace public comme à l’usine, déplacera des foules lors de sa sortie en salles.
Sid Ali Mazif se fera encore plus discret ensuite, se signalant par plusieurs films comme J’existe (doc., 1982), Houria (L.-M., 1986), La Cause des femmes (C.-M., 2007), La Violence contre les femmes (doc., 2007), tous marqués par la question des femmes dans la société algérienne.
Sid Ali Mazif était le compagnon de Keltoum Mazif, née Keltoum Meziane, script emblématique du cinéma en Algérie, décédée en janvier 2023.
Principaux films de Sid Ali Mazif
– La Rencontre (in L’Enfer à dix ans, film collectif, 1968)
– Le Messager (in Histoires de la révolution, film collectif, 1970)
– Sueur noire (Al-’araq al-aswad, L.-M., 1972)
– Les Nomades (Masirat a-ra’ât, L.-M., 1975)
– Leïla et les autres (Laïla wa akhawatûha, L.-M., 1977)
– J’existe (doc., 1982)
– Houria (L. M., 1986)
– La Cause des femmes (C.-M., 2007))
– La Violence contre les femmes (doc., 2007)
– Le Patio (Wast-eddar, L.-M., 2016)