Après des études à Tunis, la future cantatrice et écrivaine Marie-Louise Taos Amrouche (1913-1976) entreprend de faire partager une tradition de chant héritée de sa mère. C’est sur les ondes de Radio Tunis, alors dirigée par le poète surréaliste Philippe Soupault, qu’elle effectue son premier tour de chant en 1938, ressuscitant des chants rituels berbères que son frère Jean Amrouche traduira en vers.
Sa première apparition sur scène, à Fès en mai 1939, lui vaut une bourse pour la Casa de Velázquez à Madrid. Durant son séjour ibérique, elle donne des récitals à Madrid et Barcelone. À partir de 1954 et surtout avec la fin de la guerre d’Algérie, ses récitals reprennent à Paris, puis à Florence, Rabat et Dakar au Festival mondial des arts nègres en 1966.
À Paris l’année suivante, l’écrivain Kateb Yacine l’invite à participer comme coryphée chantant à la représentation de sa tragédie Les Ancêtres redoublent de férocité, créée par Jean-Marie Serreau. À la même époque, Taos Amrouche se produit en France, en Italie, au Maroc et en Suisse.
Son premier disque enregistré en 1966 obtient le Grand prix d’ethnologie musicale de l’Académie du disque français. Suivront six autres opus, dont un album posthume en mémoire de ses récitals au Théâtre de la Ville à Paris.
Dans une lettre de février 1955, André Breton lui rendait hommage en écrivant : "Tout le sacré du monde et aussi la certitude d’une tradition orphique [...] tiennent dans cette braise unique qui palpite dans la voix de Taos".
Taos Amrouche s’est éteinte le 2 avril 1976 en France sans s’être jamais véritablement produite en Algérie. Elle a été inhumée à Saint-Michel-l’Observatoire (Alpes-de-Haute-Provence)
Un coffret de 5 CD est sorti en 2002 chez Nocturne.
Née en 1913 à Tunis, au sein d’une famille originaire d’Ighil-Ali en Kabylie et émigrée en Tunisie, Marie-Louise Taos Amrouche est la sœur de l’écrivain Jean-El Mouhouv Amrouche. Leur famille s’est convertie au catholicisme et a adopté la langue française, langue qui sera celle des futurs romanciers Jean et Taos. Leur mère, Fadhma Aït Mansour-Amrouche (1882-1967), a laissé des mémoires publiées après sa mort sous le titre de Histoire de ma vie (Maspero, 1968).
Premier roman maghrébin écrit en français Jacinthe noire est publié une première fois en 1947 sous le prénom de Marie-Louise Amrouche. Il sera réédité (Maspero, 1972) sous le nom de Taos Amrouche. La Rue des tambourins, en 1960, l’est sous le nom de Marguerite-Taos et Le Grain magique sous celui de Marguerite-Taos Amrouche. L’Amant imaginaire, enfin, est signé Taos Amrouche.
La dernière réédition de Jacinthe noire, de La Rue des tambourins et de L’Amant imaginaire chez Joëlle Losfeld, a été complétée par la publication du manuscrit de Solitude, ma mère.
Taos Amrouche a obtenu le Grand Prix de la Fondation Aba, pour l’ensemble de son œuvre. Le prix a été remis à sa fille, Laurence Bourdil, lors d’une cérémonie qui a eu lieu en janvier 1997 au siège de l’Unesco, à Paris.
Le 4 mars 2013, elle aurait eu 100 ans.
A la faveur de la parution des Carnets intimes de Taos Amrouche, une série de rencontres a été l’occasion de revenir sur son œuvre écrite en compagnie de son éditrice Joëlle Losfeld. Les rencontres ont eu lieu à Tlemcen, Alger et Constantine, à l’invitation de l’Institut français d’Algérie.
A la fin des années 1940, alors qu’elle est mariée au peintre André Bourdil, Taos Amrouche entretient une liaison clandestine avec l’écrivain Jean Giono. Lorsqu’en 1953 elle achève d’écrire L’Amant imaginaire, inspiré de cette passion contrariée, elle commence un journal intime dans lequel, au-delà de ses déboires amoureux, elle se raconte. Edités par Yamina Mokeddem, ces Carnets intimes ont paru en octobre 2014 aux éditions Joëlle Losfeld.
– 30 janvier 2021, Taos Amrouche (1913-1976), une déchirure algérienne, un documentaire de Hajer Ben Boubaker, réalisé par Vincent Decque, archives INA, Marie Decaëns, avec la collaboration d’Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France, sur France Culture
– 21 mai 2015, "Taos Amrouche aux éditions Joëlle Losfeld", en compagnie de Joëlle Losfeld, Constantine / Institut français
– 19 mai 2015, "Taos Amrouche aux éditions Joëlle Losfeld", en compagnie de Joëlle Losfeld, modération : Mustapha Laribi, journaliste, Alger / Institut français
> En partenariat avec algeriades.com – 17 mai 2015, "Taos Amrouche aux éditions Joëlle Losfeld", en compagnie de Joëlle Losfeld, Tlemcen / Librairie Alili
– 15 décembre 2014, Hommage à Taos Amrouche : balade littéraire et musicale, avec Joëlle Losfeld (éditrice) et Rachida Brakni (actrice et metteur en scène), Marseille / MuCEM / Auditorium Germaine-Tillion, entrée libre
– 19 octobre 2013, Soirée-hommage : Sur les traces de Taos Amrouche de Sadia Barèche, projection en présence de la réalisatrice, Association de culture berbère de Mulhouse / Cinéma Bel Air
– 3 octobre 2013, Soirée-hommage à Taos Amrouche, par Algérie, Littérature/Action, Paris / IMEC/Ent’revues, 174, rue de Rivoli, Paris 1er, Entrée libre
Rencontre en compagnie de Denise Brahimi (écrivaine, essayiste, coordinatrice du n° spécial), Marie Virolle (responsable d’Algérie Littérature/Action), Zineb Ali Benali (universitaire et écrivaine), Djoher Ghersi (psychanalyste), Hervé Sanson (chercheur)
–Les Chants de Taos Amrouche, chants berbères de Kabylie
(Chants de l’Atlas ; Chants espagnols archaïques de la Alberca ; Incantations, méditations, danses sacrées berbères ; Chants berbères de la meule et du berceau ; Théâtre de la Ville à Paris)
Coffret 5 CD et livret (L’Empreinte digitale/Nocturne, 2002)
Aucune
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